A la poursuite des Univers, avec ce troisième retour vers le
futur...
Univers 01. Le livre que j’ai acheté à 14 ans et qui allait me
marquer durablement, puisque j’allais rechercher très vite les
autres numéros de la série (3,4,5, il me semble que c’est tout ce
qui était paru à ce moment, le 2 était épuisé et j’ai fini par
le dégoter bien plus tard... Les 6 à 19, je les ai toujours achetés
à parution...)
Cette première relecture depuis 30 ans, quel parfum avait-elle ?
Celui de la nostalgie ? Même pas vraiment, car j’ai
redécouvert chaque nouvelle comme si je ne les avais jamais lues,
les ayant toutes oubliées (sauf une dont les premiers mots m’ont
immédiatement remis sa musique en tête...), même si, parfois, il
me restait un souvenir du plaisir (ou non) que j’y avais pris...
C’est comme ça, j’oublie les histoires, mais je me souviens si
cela m’a plu ou non...
Ce premier sommaire d’univers donnait le la et mélangeait textes
« classiques » et délires expérimentaux (souvent
chiants, il faut bien l’avouer, mais parfois, ça fait mouche, même si c’est très subjectif).
Dans cette dernière catégorie, L’oiseau de Mort d’Harlan
Ellison et Sur le Monde penché de Michel Demuth, deux
nouvelles bien casse-pieds, malgré quelques plaisanteries plaisantes
dans la première.
Très
classiques : Ersatz éternel de
Van Vogt, sans
intérêt, mais publié pour mettre un nom vendeur au sommaire et
Déflation 2001 de Bob
Shaw, rigolote, mais complètement anecdotique (ça fait du bien
parfois)...
Notes pour un roman sur le premier
vaisseau atterrissant sur Vénus de Barry N. Malzberg, ni une
nouvelle, ni un roman, mais pas inintéressant à lire. Honnêtement,
c’est le meilleur texte de Malzberg que j’ai lu, il a peut-être
bien fait de ne pas en tirer un roman imbuvable, à son habitude...
Moby, aussi de Gordon Eklund est aussi archi-classique dans le
traitement et assez oubliable...
Le défi de l’au-delà, le
grand round robin d’auteurs archaïques est plutôt amusant à
lire... Surtout parce qu’Abraham Merritt et Catherine L. Moore posent
les jalons d’une histoire très classique, mais avec juste ce qu’il
faut d’accroches et d’explications pour que les auteurs suivants
puissent en tirer un texte potable et que tous leurs efforts sont
fichus par terre par Lovecraft qui se met à bavasser
interminablement, à tirer l’histoire du côté de ses obsessions, a asséner des explications tarabiscotées et ridicules qui vont à
l’encontre de ce que les deux premiers auteurs ont écrit, bref de
rendre la nouvelle indigeste et ridicule. On a presqu’envie
d’abandonner et puis Robert E. Howard prend le relais. Je n’ai
jamais lu une ligne de Howard, mais sa réaction m’a tellement fait
rire que ça m’a donné envie... En deux paragraphes, il fout un
grand coup de pied dans le galimatias de Lovecraft et repart sur une
idée à lui, sans se préoccuper davantage de ce qui précède...
Frank Belknap Long reprend alors la nouvelle, y ajoute le point de
vue que Howard avait un peu négligé et réussit à écrire une fin
qui se tient... Marrant, malgré le presque siècle écoulé depuis
l’écriture de ce récit...
Les deux plus belles réussites de cet
Univers, selon mon goût actuel... C’est d’abord Le Salaud
de Frederick Pohl, qui, en quelques pages mettant en scène un
délinquant solitaire dans l’espace infini, aligne des
comportements humains immuables, le désespoir de la solitude et des
rapports très bien décrits entre les personnages. Excellent.
Enfin, L’Herbe du Temps de Norman Spinrad... A peine
avais-je lu les premières lignes que le souvenir de ce texte, que
j’avais relu un nombre incalculable de fois à l’époque, il faut
l’avouer, m’est revenu à l'esprit. Je savais / saurai / ai su
immédiatement où il me menait et de nouveau, j’ai succombé /
succombe / succomberai au charme indicible d’une nouvelle
absolument parfaite. Du très, très grand Spinrad... Et probablement
une des meilleures nouvelles de SF que j’ai jamais lues / lirai
jamais...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire