dimanche 31 mars 2013

La Fiancée des Ténèbres – Meg Cabot


Quatrième et avant-dernier tome (à ma connaissance) de la série Mediator, de Meg Cabot, romans fantastiques pour adolescentes (tout à fait mon profil). Suze est mediator et voit les morts depuis toujours. Son boulot est de les accompagner et de les aider à s’en aller... Oui, un peu comme dans le 6e sens, sauf que c’est une comédie... Oui, un peu comme dans Dead like me, sauf qu’elle n’est pas morte au préalable et qu’elle ne fauche personne...
Dans ce tome, elle rencontre un autre jeune mediator et elle tente de gérer son amour enfin avoué pour le fantôme qui hante sa chambre... Malheureusement, Cabot en profite pour changer le caractère de son héroïne et, au lieu d’être une badass qui flanque des torgnoles, elle passe pas mal de temps à pleurer toutes les larmes de son corps, ce qui est quand même moins rigolo.
On ne s’ennuie cependant pas et ça se lit à toute berzingue et avec le sourire...
Je n’en demande pas plus à ce genre de bouquin... A suivre pour le dernier tome …
;-)

lundi 25 mars 2013

L’Affaire Jane Eyre – Jasper Fforde



Alors là, on s’accroche...
Je ne sais pas pourquoi j’ai téléchargé les bouquins de Jasper Fforde... Ça fait partie des charmes de la mise à disposition de la culture mondiale:c’est là, les couvertures surréalistes ne sont pas mal, on clique et hop...
Et puis, en passant, par hasard, je vois qu’un des tomes a été traduit par Michel Pagel. Bon. C’est une raison comme une autre, mais moi je suis un fidèle de Michel. Et mieux, j’aime bien cet affreux jojo, même si on n’échange guère plus que des vœux de bonne année de nos jours :(
Bref, comme je connais assez l’individu pour savoir que sa traduction ne peut pas être qu’alimentaire, je me dis que Fforde ne doit pas être mauvais... Je regarde si, par hasard, Michel n’aurait pas traduit les autres... Ah non. Bon. Tant pis, on va quand même commencer par le premier, faut être un peu logique... Et là...

Là, on plonge en trois lignes dans une réalité qui n’est pas la nôtre, mais presque. Une uchronie ? Non. Un monde parallèle plutôt. Mais divergent... Qui s’éloigne à angle aigu du nôtre. Un monde où les valeurs sont plus réelles que dans le nôtre. Où ce sont les manuscrits des grands écrivains qui sont au musée sous globe et non pas des cailloux dorés. Un monde où le temps peut s’arrêter (mais la Chronobrigade veille), où où peut-être prisonnier d’un poème, où une modification d’un manuscrit original impacte tous les exemplaires qu’on en a tirés, un monde où on participe au Roi Lear comme au Rocky Horror Picture Show, un monde en fait où tout ce qui peut arriver, même de plus improbable, arrive... Et avec le sourire, s’il vous plaît...

Bref, c’est une folie douce que ce premier tome de Thursday Next, une jubilation de tous les instants...

A part pour le chapitre 13... qui faisait planter ma liseuse, parce qu’il existait dans la table des matières, mais pas dans le texte... Je me suis dit que c’était fait exprès, comme la page 12bis dans Spirou, un gag éculé sur la nocivité treize exagérée de ce nombre, puis j’ai changé d’avis, à cause du titre du chapitre dans la TdM... Alors, j’ai refermé le livre pour une dizaine de jours, le temps de rentrer de vacances et de tenter de re-télécharger une meilleure version... Inutile... Car il n’y a effectivement pas de chapitre 13 dans tous les tomes de la série... Andouille d’auteur à la noix ! J’ai poireauté dix jours pour lire la fin du bouquin !!!

A suivre, chic, il y a encore quatre tomes...

vendredi 22 mars 2013

Adopte un auteur

Dans la jungle du numérique, certains auteurs ont compris que plutôt que de se faire entuber par un gros éditeur, puis piraté, il n'était pas inutile d'aller chercher des lecteurs où il y en a : sur le net ! (Ça n'empêche pas de se faire entuber un jour par un gros éditeur, personne ne refuserait ;) )

Le site "adopte un auteur" regroupe quelques auteurs qui acceptent de donner leurs livres (numériques) aux lecteurs à la seule condition que ceux-ci les chroniquent (sur leur blog ou dans les commentaires des gros libraires numériques)... Voilà un moyen intéressant et original pour se faire connaître...

J'en ai immédiatement adopté une... Parait que ça bouffe presque pas ces bestioles (une question d'habitude...)



;)

Chronique de son livre prochainement sur ce blog !

http://www.adopteunauteur.fr/

jeudi 21 mars 2013

Le Train de la réalité - Roland C. Wagner



Nouvelle immersion dans le monde parallèle de Rêves de Gloire... Ce recueil de nouvelles n'est pas une suite, mais d'autres nouvelles dans la même uchronie, certaines antérieures à RdG... Elles s'intègrent à l'univers, sans s'y intégrer, puisqu'elles se passent principalement en métropole, où le principal traumatisme déclencheur de l’uchronie est bien sûr l’assassinat de Charles De Gaulle. D’ailleurs on va découvrir dans ce livre qui se cachait derrière cet attentat...
Mais n’y a-t-il pas plus de tueurs que nécessaire ? L’ennui avec l’inconscient collectif, c’est qu’il est... collectif et plus d’une voix s’élève pour raconter ses souvenirs...
Ce recueil n'a pas l'unité (si on peut dire) de Rêves de Gloire, mais ce  n'est pas un roman, donc c'est difficilement comparable... J'ai en tout cas beaucoup aimé cette "piqûre de rappel" quelques mois après avoir lu RdG. J’ai juste été un peu déçu de ne pas pouvoir adorer la meilleurs nouvelle du livre : celle du meilleur groupe de rock inconnu de tous les temps, une idée délicieusement Wagnérienne dont le plaisir de lecture est gâché par le choix de Roland d’associer à la voix du narrateur son accent. Que c’est désagréable à lire : je pense sincèrement que le ton aurait suffi, sans déformer les mots, il a bien suffi pour tant de personnages, tant de « voix » des deux livres...
A part ce bémol, une belle réussite dans la continuité du roman avec des échos et des réverb de ce qui se passe en Algérois au bon endroit, au bon moment...

dimanche 17 mars 2013

univers 14



Suite de la période politico-n’importe quoi d’univers... Entendons-nous : ce n’est pas le côté politique d’Univers qui me dérange/dérangeait, d’autant que je partage nombre d’entre elles, en particulier de celles de Monsieur l’ex député Vert Yves Frémion, mais le grand déballage des nouvelles incompréhensibles ou dérisoires sous couvert de modernité... En gros, je constate que ce que je n’avais pas aimé à l’époque, je ne l’aime toujours pas. Le contraire est rarement vrai...
Dans cet Univers 14, je glisserai charitablement dans la première poubelle (de tri sélectif) venue, les textes de Jack Dann et Leveghi, oubliés 5 minutes après les avoir lus...
Dans la 2e poubelle, celle des textes sans intérêt autre qu’anecdotiques, je balancerai le Thirion (frénétique comme à son habitude, mais certaines des ses nouvelles étaient plus réussies), le Houssin (pochade-copinage, dommage), le Coney (apparemment incompréhensible, mais qui s’éclaircit sur la fin, sans pour autant rendre le texte intéressant, quel supplice!) et même le Marlson (banal)
3e bac, nouvelle pas mal, mais très (trop) classique, le Plaisir solitaire de Brian Aldiss, variation sympathique sur Jack l’Eventreur...

Je ne sauverais donc réellement de cet Univers que quatre mémorables pièces :

* l’essai de Bernard Blanc La S-F est-elle radioactive ?, à la fois rigolard et véhément, du pur Bernard Blanc d’alors... Pas étonnant que je fusse à l’époque abonné au Citron Hallucinogène...

* D’amour, de libre arbitre et d’écureuils gris par un soir d’été de Stephen Goldin, une magnifique nouvelle de SF, classique, romantique, éternelle. Parfaitement écrite, avec retenue. J’adore...

* Chronique d’écriture S-F d’Yves Dermèze, petit article (ou nouvelle) d’humour SF bon enfant et malicieux, comme les adorait Dermèze, alias Paul Bérato... Paul Béra est souvent considéré comme un auteur français très mineur et c’est vrai qu’il n’a jamais révolutionné le genre, mais il a passé sa vie à écrire sans faillir des romans de SF qui se tiennent, tout en se tenant à l’écart des modes et des genres. Il était en outre d’une gentillesse et d’une simplicité remarquable et j’ai correspondu un bon moment avec ce vieux monsieur qui vivait modestement "dans sa grande bâtisse en phase de décrépitude avancée" (© Lionel Evrard) du Sud de la France, avec ses 17 chats. J’ai même publié quelques unes de ses pochades dans Lendinstorize, des petits textes humoristiques, qu’il m’envoyait écrits au stylo de sa petite écriture très lisible, mais un peu tremblotante, sur des petits morceaux de papier pelure, des récupérations, car, m’avait-il confié dans un courrier, il tirait sur tout, parce qu’il vivait au seuil de la misère !
Un triste jour, je lui avais envoyé son exemplaire de Lendinstorize et celui-ci était revenu avec la mention « décédé », me rendant bien triste de n’avoir jamais pu rencontrer mon « papy-sf »...
De le retrouver publié dans Univers me fait plaisir, car cela prouve que certains savaient reconnaître le talent où il était, même sans « charge politique » pour l’enrober. Merci Frémion...
De surcroît, le texte est hilarant !;-)

* Le meilleur de cet Univers (et c’est bien la seule fois), c’est le Port Folio de Volny : Sondage. En 6 images d’une sobriété parfaite, il a tout dit de l’indifférence dans lequel vit le monde, de l’hypocrisie des media et des sondages, de notre aveuglement quotidien... C’est une pure merveille...
Tiens, d'ailleurs, je suis sûr que ça ne dérange personne si je le passe ici :



 

mardi 12 mars 2013

Chérub 2 : Trafic – Robert Muchamore



Pas de doute, c’est bien écrit. Facile, rapide, efficace. Du bon roman d’espionnage... Mais comme toujours dans les romans d’espionnage, les héros sont des gens peu recommandables, à l’honnêteté et à la vertu limitée. Ils tuent, boivent, se droguent, mentent, trahissent « pour les besoins de la mission » bien sûr, pas les uns envers les autre, là, ils sont réglos. Enfin, normalement...
Le problème dans Chérub, c’est que les héros sont des ados et que le bouquin est sensé être destinés aux ados... Et que là, ça commence à puer...
Parce que des ados, y en a des bien clairs dans la tête, capables de trier le bon du mauvais, mais il y en a beaucoup aussi, c’est le propre de l’adolescence, qui se cherchent, qui s’égarent, qui gobent... Est-ce bien malin de leur fourrer dans les pattes, un truc aussi réjouissant, mais aussi tendancieux ? Avec un personnage principal toujours prêt à faire des conneries ? Qui ne reste dans le « droit chemin » que par chance, par contrainte ou par subversion ?
Je ne vais pas m’ériger en censeur ou en vieux con... Peut-être que je m’inquiète pour rien et que les ados qui lisent des romans font tous, justement, partie de ceux qui vont savoir trier les idées... Après tout, j’ai lu, ado, un sacré paquet d’OSS 117, avec Hubert Bonisseur de la Bath qui baisait tous azimuts et torturait les opposants (j’avais même lu un SAS, mais j’avais quasiment eu la nausée à cause d’une scène de torture horriblement explicite et complaisante : je n’en ai jamais plus ouvert un) et je n’ai jamais torturé personne... J’ai vu des dizaines de films gore et n’ai jamais éventré autre chose qu’un Bounty...
Cela dit, c’était des lectures d’adultes et je ne faisais que profiter du laxisme de mes parents. Je ne suis pas sûr qu’ils aient eu raison de n’exercer aucun contrôle sur mes lectures à l’époque ! Je suis même sûr que je ne laisserais pas mes propres enfants les lire. Pas sans en discuter en tout cas...

Pour la même raison, je ne mettrai pas les Chérub à leur disposition avant un bon moment... Et peut-être pas du tout, s’ils ne me les demandent pas... (Mais moi, je vais encore en lire... Tant que je ne serai pas lassé:-P )

Pour en revenir au bouquin proprement dit, ça défile comme une série américaine, et le fait que les personnages soient des ados permet des dialogues incisifs et des situations très premier degré qui font sourire et relancent l’action. C’est vraiment très « speed » et sympa...
En revanche, au niveau des idées qui puent, si la drogue, c’est sale et vilain, l’alcool, c’est interdit, mais toléré... Les seuls inconvénients en sont, c’est bien connu, uniquement des gueules de bois très comiques le lendemain... Mouais...
Quant à la supériorité de l’éducation des super-espions, c’est uniquement grâce à la sévérité de leurs instructeurs. Les punitions et les humiliations, y a que ça de vrai... On voit que c’est écrit par un anglais, il ne manque que les coups de canne !

Au secours !!! Restons focalisés sur les missions et les rapports entre élèves, ça vaut mieux...

samedi 9 mars 2013

L’Enfant des Glaces / Les Otages des Glaces – GJ Arnaud


Le rythme de croisière s’installe et l’auteur raconte linéairement les aventures de Lien Rag... Après avoir recherché pendant longtemps Jdrou, la femme rousse dont il est amoureux, tout en s’occupant secrètement de leur fils métisse, Rag finit par découvrir qu’elle a été tuée. Il confie son enfant à Yeuse et s’enfuit avec Kurts, le pirate...
Rien de neuf, donc dans ces deux épisodes : les personnages sont connus et réapparaissent tour à tour, ça ronronne un peu, ce n’est guère passionnant... C’est écrit avec la passion d’un article de presse régionale et on subit, comme d’habitude, les fantasmes sexuels de l’auteur, ce qui ne peut plaire qu’à ceux qui les partagent... Il y a trente ans, c’est à ce moment de la saga que j’avais abandonné. Je comprends pourquoi...
Je vais essayer de « passer le cap » cette fois-ci en espérant que la série rebondira un peu et tiendra les promesses de ses 60 et quelques épisodes... Mais si ça reste figé comme ça, je n’irai pas bien loin...
It’s a question of... temperature...

NB : Les couvertures des FNA ne sont pas souvent jolies (et encore moins en rapport avec le contenu), mais pour ces deux tomes-là, ils s'étaient réellement surpassés ! La cover des Otages donne envie de vomir... Quant à l'autre, si c'est pour nous claquer un portrait d'Annie Duperey, j'aurais préféré qu'ils prennent une photo tirée "d'un Eléphant, ça trompe énormément"... Y avait pas plus de rapport avec l'Enfant des Glaces, mais j'sais pas pourquoi, j'aime mieux...

vendredi 8 mars 2013

Sans Forme – Gail Carriger



Deuxième volet des aventures steampunk d’Alexia Taraboti, ah non, Lady Maccon, elle s’est mariée, dommage pour l’éditeur qui continue à écrire « Une aventure d’Alexia Taraboti » sur la couverture... L’effet premier est toujours le même pour moi, la profusion de détails vestimentaires, le détail de chacun des repas pris par les protagonistes m’énervent un peu, mais les solides personnages et les aventures originales (malgré quelques ficelles un peu grosses) emportent l’enthousiasme et donne envie d’avancer dans le roman et dans la saga... A noter une très nette prédilection de Mme Carriger pour les descriptions de jolis fessiers... Chacun ses petites obsessions, hein ? Celle-là, je la comprends bien...
Dans ce tome, un phénomène étrange prive les êtres surnaturels de leurs caractéristiques dans une zone géographique qui semble se diriger du sud au nord. Dans cette zone, humains et vampires redeviennent humains (avec les inconvénients que cela présente : faiblesse, vieillissement, mortalité), pour les fantômes, c’est pire, ils sont immédiatement exorcisés... Cela dit, ils ne sont pas bien lotis au départ, les pauvres... Et comme si Lord Maccon n’avait pas assez à faire avec cela, il doit encore faire face à son ancienne meute, qu’il a abandonné jadis, pour trahison... Heureusement que sa vive épouse le soutien et l’épaule en permanence, ou presque... Car la pauvre connaît quelques faiblesses ces derniers temps... Et pour cause...
Distrayant et gouleyant...

jeudi 7 mars 2013

100 jours en enfer – Robert Muchamore


Premier tome d’une longue série de la série Cherub, de Robert Muchamore, romans d’espionnages pour adolescents (tout à fait mon profil), ce roman écrit d’une manière très efficace, mais sans originalité (ficelle commerciale, à mon avis, ça sent le « pro », le scénariste de série télé), plonge le jeune James Choke, ado à la dérive, récemment orphelin dans le monde secret et mystérieux de Cherub. Mais si, vous savez bien la branche archi-secrète du MI5 qui ne recrute que des enfants pour être des espions...
Ah ben non, vous ne savez pas, puisque c’est archi-secret. Bon. Faites comme si je n’avais rien dit...

Bref, Cherub recrute des enfants, car personne ne se méfie des enfants... (A part peut-être le Grand Méchant Loup, mais c’est une autre histoire). On se trouve donc plongé dans une espèce de Totally Spies pour garçons, en un peu plus « musclé » et réaliste, donc, malgré une bonne dose d’humour.
Ça se lit tout seul, c’est vif et drôle, bien ciblé... Reste à voir si ça tient la distance, car si ce premier tome fonctionne très bien sur les trois premiers quarts (la découverte du futur héros, son recrutement, sa formation, un rien sadique, mais c’est souvent une caractéristique des romans d’espionnage, donc ça se tient), c’est un peu plus poussif sur le dernier quart, celui de sa première vraie mission...

A tester donc sur le prochain tome...

mercredi 6 mars 2013

univers 13



Saut en avant dans les Univers... On arrive dans la période du tout Frémion, le délire politique bat son plein et il est parfois difficile de discerner la SF dans tout ça... Les nouvelles partent dans tous les sens. Parfois, rarement, elles sont géniales, la plupart du temps, c’est du charabia insupportable... A moins que, éventuellement, sous influence, comme on dit publiquement ? Comme je ne bois pas plus que je ne me drogue, je passe à côté... Au moins, cette relecture forcée me vaccinera contre une éventuelle nostalgie de la revue !!!

Ce numéro 13 est particulièrement affligeant...
Parmi les humains en métalhumain de David R. Bunch est un texte pessimiste et bien fichu sur une humanité en triste état.
Contre-Odyssée de Michael D. Toman est un délire plutôt rigolo. Après Flaubert dans le numéro 4, c’est Homère qui est dans son collimateur...
Après ces deux nouvelles agréables, ça se détraque. Non-conforme de Jacques Boireau est une nouvelle de politique-fiction « à la française » comme il s’en écrivait tant. C’est tout à fait anecdotique et on pourrait même trouver ça ‘mignon » sous la plume d’un collégien.
J’avais toujours détesté les textes de Craig Strete, mais j’avais gardé le souvenir que celui-ci m’avait plu... Faudra que je vérifie si c’est pas plutôt dans le 17 (?) En tout cas, Nous sommes les gens dont nos parents nous ont causé au téléphone est juste un gros tas de mots... Même pas drôle.
Il n’y a pas que les Français qui écrivait de la politique-fiction, les Italiens aussi... La vie considérée comme une interférence entre la naissance et la mort de Vittorio Curtoni est le récit d’un emprisonnement politique. C’est pas de la SF. Ah si, c’est de la SF parce que c’est les Américains qui ont envahi l’Italie. Si, si, c’est dit dans la première page.
A part ça, c’est pas de la SF et c’est Chiant. (Oui, C majuscule)
Les poètes de Millgrove, Iowa de John T. Sladek est une pochade. Aucun intérêt.
Périphérie de Felix C. Gotschalck est une nouvelle « classique », pas mal fichu, le genre qui « soutient » un bon sommaire, mais qui, noyée dans un mauvais, est jetée avec l’eau du bain.
Les gens heureux ont une histoire de Philippe Castellin, un texte gentiment masturbatoire que Frémion a publié par copinage, comme on le devine à la lecture de l’édito... Pas étonnant que l’auteur n’a plus jamais fait parler de lui...
Heureusement que le numéro se termine sur Le prophète de John Christopher, solide nouvelle de sf classique, malgré son thème très en avance sur son temps... Pas assez pour sauver le numéro à mon goût...

mardi 5 mars 2013

Les garennes de Watership Down – Richard Adams



Encore une relecture ? Il est vrai qu’en choisissant de replonger dans un livre dont on garde un bon souvenir, on a moins de risques d’être déçu qu’avec une nouveauté... Cela dit, il ne faut pas en faire une généralité, car, les années aidant, les goûts se sont précisés ou ont changé, les exigences envers un texte également, en général. La déception peut être à la hauteur des attentes que l’on a envers le livre...

Disons-le tout net, ce n’est pas le cas avec Les Garennes de Watership Down. J’avais gardé un bon souvenir du livre, sans pour autant le porter aux nues. Je me souvenais de l’originalité du propos, du moment agréable que j’avais passé en le lisant... En le redécouvrant, mon envie première s’est transformée en pur délice, tant ce livre est une merveille. Non seulement, l’histoire est une passionnante épopée menant de jeunes révoltés depuis leur confortable lieu de naissance, menacé par une catastrophe prédite par l’un d’entre eux, medium, jusqu’à l’endroit inconnu où ils éliront domicile, mais le vocabulaire utilisé par l’auteur est riche et fleuri, faisant de la lecture un double moment de délices... Par ailleurs, le quotidien des héros (qui, si vous ne l’avez pas déduit du titre, sont des lapins, j’ai omis de vous le dire) est rendu à la perfection. Bien entendu, c’est le principe du roman animalier, les animaux sont un peu anthropomorphisés, puisqu’ils parlent et interagissent, mais, et c’est la force d’Adams, il laisse à ses lapins leurs caractéristiques rabiques et bien qu’il détaille par exemple leur très long voyage, il révèle à un détour de paragraphe que celui-ci n’a duré que deux jours... Le temps ne s’écoule pas à la même vitesse chez les hommes et chez les lapinidés à l’espérance de vie de trois ans... De même que leur périple ne s’étend en réalité que sur quelques kilomètres... Par ailleurs, il n’hésite pas à interrompre leurs aventures par des contes de tradition orale racontée par les protagonistes et qui mettent en scène Shraa’ilshâ ; le seigneur des lapins, à qui le traducteur a donné un nom aux consonances indiennes quand l’auteur avait préféré des sonorités arabisantes. (un soin particulier à éviter les anciennes colonies ? Bizarre. Je ne vois pas pourquoi sinon remplacer El-ahrairah par Shraa’ilshâ...)
Périples, aventures, guerre et paix à quatre pattes, comment être davantage dépaysé ? ;-)

Contes comme aventures sont tout simplement savoureux et j’ai adoré chaque minute de voyage avec Noisette, Cinquain et les shrar lapins qui les accompagnent...

lundi 4 mars 2013

univers 01



A la poursuite des Univers, avec ce troisième retour vers le futur...
Univers 01. Le livre que j’ai acheté à 14 ans et qui allait me marquer durablement, puisque j’allais rechercher très vite les autres numéros de la série (3,4,5, il me semble que c’est tout ce qui était paru à ce moment, le 2 était épuisé et j’ai fini par le dégoter bien plus tard... Les 6 à 19, je les ai toujours achetés à parution...)
Cette première relecture depuis 30 ans, quel parfum avait-elle ? Celui de la nostalgie ? Même pas vraiment, car j’ai redécouvert chaque nouvelle comme si je ne les avais jamais lues, les ayant toutes oubliées (sauf une dont les premiers mots m’ont immédiatement remis sa musique en tête...), même si, parfois, il me restait un souvenir du plaisir (ou non) que j’y avais pris... C’est comme ça, j’oublie les histoires, mais je me souviens si cela m’a plu ou non...
Ce premier sommaire d’univers donnait le la et mélangeait textes « classiques » et délires expérimentaux (souvent chiants, il faut bien l’avouer, mais parfois, ça fait mouche, même si c’est très subjectif).
Dans cette dernière catégorie, L’oiseau de Mort d’Harlan Ellison et Sur le Monde penché de Michel Demuth, deux nouvelles bien casse-pieds, malgré quelques plaisanteries plaisantes dans la première.
Très classiques : Ersatz éternel de Van Vogt, sans intérêt, mais publié pour mettre un nom vendeur au sommaire et Déflation 2001 de Bob Shaw, rigolote, mais complètement anecdotique (ça fait du bien parfois)...
Notes pour un roman sur le premier vaisseau atterrissant sur Vénus de Barry N. Malzberg, ni une nouvelle, ni un roman, mais pas inintéressant à lire. Honnêtement, c’est le meilleur texte de Malzberg que j’ai lu, il a peut-être bien fait de ne pas en tirer un roman imbuvable, à son habitude... Moby, aussi de Gordon Eklund est aussi archi-classique dans le traitement et assez oubliable...
Le défi de l’au-delà, le grand round robin d’auteurs archaïques est plutôt amusant à lire... Surtout parce qu’Abraham Merritt et Catherine L. Moore posent les jalons d’une histoire très classique, mais avec juste ce qu’il faut d’accroches et d’explications pour que les auteurs suivants puissent en tirer un texte potable et que tous leurs efforts sont fichus par terre par Lovecraft qui se met à bavasser interminablement, à tirer l’histoire du côté de ses obsessions, a asséner des explications tarabiscotées et ridicules qui vont à l’encontre de ce que les deux premiers auteurs ont écrit, bref de rendre la nouvelle indigeste et ridicule. On a presqu’envie d’abandonner et puis Robert E. Howard prend le relais. Je n’ai jamais lu une ligne de Howard, mais sa réaction m’a tellement fait rire que ça m’a donné envie... En deux paragraphes, il fout un grand coup de pied dans le galimatias de Lovecraft et repart sur une idée à lui, sans se préoccuper davantage de ce qui précède... Frank Belknap Long reprend alors la nouvelle, y ajoute le point de vue que Howard avait un peu négligé et réussit à écrire une fin qui se tient... Marrant, malgré le presque siècle écoulé depuis l’écriture de ce récit...

Les deux plus belles réussites de cet Univers, selon mon goût actuel... C’est d’abord Le Salaud de Frederick Pohl, qui, en quelques pages mettant en scène un délinquant solitaire dans l’espace infini, aligne des comportements humains immuables, le désespoir de la solitude et des rapports très bien décrits entre les personnages. Excellent.

Enfin, L’Herbe du Temps de Norman Spinrad... A peine avais-je lu les premières lignes que le souvenir de ce texte, que j’avais relu un nombre incalculable de fois à l’époque, il faut l’avouer, m’est revenu à l'esprit. Je savais / saurai / ai su immédiatement où il me menait et de nouveau, j’ai succombé / succombe / succomberai au charme indicible d’une nouvelle absolument parfaite. Du très, très grand Spinrad... Et probablement une des meilleures nouvelles de SF que j’ai jamais lues / lirai jamais...

dimanche 3 mars 2013

Désirs Cruels – Michel Pagel



Michel n’écrivant plus assez de nos jours, snif, il faut bien relire ses œuvres passées. Je gardais un bon souvenir de ce recueil de nouvelles sans en garder aucun des histoires qui s’y trouvaient. C’est malheureusement souvent le cas avec les nouvelles chez moi. Ma mémoire sélective risque de sélectionner de moins en moins d’histoires avec les années et ce blog finira par ressembler aux notes prises par l’amnésique de Clarke dans les Histoires à Lunettes... Tu t’appelles Philippe, tu as 51 ans, tu as lu beaucoup de sf, en voici les résumés... Mais je m’égare...
Comme souvent chez Pagel, le recueil s’ouvre sur une situation très classique, à la limite du cliché : une jeune cambrioleuse s’introduit dans une riche demeure, style Arsène Lupin, mais elle se fait intercepter par le maître des lieux, inquiétant personnage « à la Poe », mais qui en est dépourvu (de peau, je veux dire... Ok, le calembour est lamentable, mais on est dans un Pagel, je suis sûr qu’il a eu envie de le faire celui-là...) Cette première histoire cède la place à la première nouvelle du recueil. Ha oui, je vois, au lieu d’enfiler les nouvelles comme des perles, elles sont dans un écrin : une autre histoire sert de fil rouge et permet de les introduire. Très chouette, très EC comics... Et d’ailleurs le personnage de Marbœuf est très EC comics, lui aussi... Et la première nouvelle du livre, un peu « incertaine », qui hésite entre deux histoires, fait un peu penser à du Stephen King, qui adore les EC comics, voir Creepshow, solides références, tout ça... Deuxième intermède, pas de doute, c’est un pur hommage aux EC, horreur souriante, à prendre ou à laisser.
La deuxième nouvelle, L’Ile des Révélations, un peu onirique est celle qui m’a le moins plu. On y retrouve le côté naïf de l’auteur, qui ne me dérange pas, au service d’une lutte entre bien et mal, avec apparition de quelques clichés un peu machos, bien dans l’esprit de « Nuées ardentes ». La nouvelle est d’ailleurs directement rattachée au cycle des antipodes.
La troisième nouvelle, Les Mains de Farah Yole, je l’avais relue très récemment dans La Vie a ses rêves et je l’ai relue quand même, avec grand plaisir. Elle est simple, redoutablement efficace et bien gore, pas étonnant qu’elle soit dédiée à Clive Barker...
Pour finir, la ballade du Luna Park, dédiée à Roland, fait la part belle à l’horreur viscérale, de nouveau très proche du King, avec de savoureux clins d’oeil à Roland, puisque les personnages secondaires portent tous des pseudos de celui-ci (Paul Geeron, Henriette de la Sarthe, Richard Wolfram...) On imagine les visages hilares de Michel quand il l’écrivait et de Roland quand il l’a vue publiée en FNA...
Au final, notre voleuse conclut le recueil sur une note tout aussi fantastique que le reste du livre et on est heureux d’avoir lu un bon bouquin de fantastique moderne français...

samedi 2 mars 2013

Univers 09



Redécouverte des univers et tant pis pour les déconfitures, je n’avais tout de même pas si mauvais goût que ça, adolescent, et si certaines nouvelles ne sont pas à la hauteur de mes souvenirs, d’autres en ont été bannies à tort...
Ce deuxième bain de jouvence dans la plus étrange des revues-anthologie de sf des années 70 m’a gentiment rafraîchi....
Les années ne m’ont pas fait changé de sentiments envers la nouvelle de Craig Strete du numéro, joyeux foutoir à la limite de l’illisible (d’après mes souvenirs, Frémion a souvent passé des nouvelles de l’Indien (parce qu’il était Indien?) et une seule m’avait charmé : celle d’univers 13, ça tombe bien, il est dans les prochains que je vais relire...)
C’est étonnant, trois des nouvelles du numéro m’ont paru quasiment identique dans leur structure : une relation de fuite dans un monde étranger, avec effets de style direct pour frapper aux tripes du lecteur... L’Elégie de l’oiseau Keeku, Forêt d’absence et Qui sème le Temps récolte la Tempête, trois nouvelles « univers-copyrighted », pas mal, mais qui vieillissent un peu.
A la limite, les nouvelles qui étaient déjà vieillottes à l’époque ont au moins l’avantage de ne pas avoir vieilli davantage et sont parmi mes préférées du numéro. Bonne Nuit les Petits de Harry Harrisson est une nouvelle de SF classique, mais j’ai aimé son traitement sec et efficace. Et Cryosculpture de Robert Wissner, sur la solitude dans un monde technologique était très bonne également...
Les pièces de théâtre déjantées de Brian Aldiss ne sont probablement pas plus de la sf qu’elles ne l’étaient à l’époque, mais elles m’ont au moins bien fait rire... (Plus qu’alors, j’en suis sûr).
La palme va au « Triomphe de la grande Révolution verte en amérique » de Murray Yaco, qui, en bon visionnaire de SF anticipait excellement sur les progrès de la génétique , même si le sigle O.G.M. ne signifiait encore rien au moment où le texte fut écrit... Ça reste très drôle et grinçant...

Univers reste une lecture d’actualité...