Michel
n’écrivant plus assez de nos jours, snif, il faut bien relire ses
œuvres passées. Je gardais un bon souvenir de ce recueil de
nouvelles sans en garder aucun des histoires qui s’y trouvaient.
C’est malheureusement souvent le cas avec les nouvelles chez moi.
Ma mémoire sélective risque de sélectionner de moins en moins
d’histoires avec les années et ce blog finira par ressembler aux
notes prises par l’amnésique de Clarke dans les Histoires à
Lunettes... Tu t’appelles Philippe, tu as 51 ans, tu as lu beaucoup
de sf, en voici les résumés... Mais je m’égare...
Comme souvent
chez Pagel, le recueil s’ouvre sur une situation très classique, à
la limite du cliché : une jeune cambrioleuse s’introduit dans
une riche demeure, style Arsène Lupin, mais elle se fait intercepter
par le maître des lieux, inquiétant personnage « à la Poe »,
mais qui en est dépourvu (de peau, je veux dire... Ok, le calembour
est lamentable, mais on est dans un Pagel, je suis sûr qu’il a eu
envie de le faire celui-là...) Cette première histoire cède la
place à la première nouvelle du recueil. Ha oui, je vois, au lieu
d’enfiler les nouvelles comme des perles, elles sont dans un
écrin : une autre histoire sert de fil rouge et permet de les
introduire. Très chouette, très EC comics... Et d’ailleurs le
personnage de Marbœuf est très EC comics, lui aussi... Et la
première nouvelle du livre, un peu « incertaine », qui
hésite entre deux histoires, fait un peu penser à du Stephen King,
qui adore les EC comics, voir Creepshow, solides références, tout
ça... Deuxième intermède, pas de doute, c’est un pur hommage aux
EC, horreur souriante, à prendre ou à laisser.
La deuxième
nouvelle, L’Ile des Révélations, un
peu onirique est celle qui m’a le moins plu. On y retrouve le côté
naïf de l’auteur, qui ne me dérange pas, au service d’une lutte
entre bien et mal, avec apparition de quelques clichés un peu
machos, bien dans l’esprit de « Nuées ardentes ». La
nouvelle est d’ailleurs directement rattachée au cycle des
antipodes.
La
troisième nouvelle, Les Mains de Farah Yole,
je l’avais relue très récemment dans La Vie a ses rêves
et je l’ai relue quand même, avec grand plaisir. Elle est simple,
redoutablement efficace et bien gore, pas étonnant qu’elle soit
dédiée à Clive Barker...
Pour finir, la ballade du Luna Park, dédiée à Roland, fait la part
belle à l’horreur viscérale, de nouveau très proche du King,
avec de savoureux clins d’oeil à Roland, puisque les personnages
secondaires portent tous des pseudos de celui-ci (Paul Geeron,
Henriette de la Sarthe, Richard Wolfram...) On imagine les visages
hilares de Michel quand il l’écrivait et de Roland quand il l’a
vue publiée en FNA...
Au final, notre voleuse conclut le recueil sur une note tout aussi
fantastique que le reste du livre et on est heureux d’avoir lu un
bon bouquin de fantastique moderne français...
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