Pas de doute, c’est bien écrit.
Facile, rapide, efficace. Du bon roman d’espionnage... Mais comme
toujours dans les romans d’espionnage, les héros sont des gens peu
recommandables, à l’honnêteté et à la vertu limitée. Ils
tuent, boivent, se droguent, mentent, trahissent « pour les
besoins de la mission » bien sûr, pas les uns envers les
autre, là, ils sont réglos. Enfin, normalement...
Le problème dans Chérub, c’est que
les héros sont des ados et que le bouquin est sensé être destinés
aux ados... Et que là, ça commence à puer...
Parce que des ados, y en a des bien
clairs dans la tête, capables de trier le bon du mauvais, mais il y
en a beaucoup aussi, c’est le propre de l’adolescence, qui se
cherchent, qui s’égarent, qui gobent... Est-ce bien malin de leur
fourrer dans les pattes, un truc aussi réjouissant, mais aussi
tendancieux ? Avec un personnage principal toujours prêt à
faire des conneries ? Qui ne reste dans le « droit
chemin » que par chance, par contrainte ou par subversion ?
Je ne vais pas m’ériger en censeur
ou en vieux con... Peut-être que je m’inquiète pour rien et que
les ados qui lisent des romans font tous, justement, partie de ceux
qui vont savoir trier les idées... Après tout, j’ai lu, ado, un
sacré paquet d’OSS 117, avec Hubert Bonisseur de la Bath qui
baisait tous azimuts et torturait les opposants (j’avais même lu
un SAS, mais j’avais quasiment eu la nausée à cause d’une scène
de torture horriblement explicite et complaisante : je n’en ai
jamais plus ouvert un) et je n’ai jamais torturé personne... J’ai
vu des dizaines de films gore et n’ai jamais éventré autre chose
qu’un Bounty...
Cela dit, c’était des lectures
d’adultes et je ne faisais que profiter du laxisme de mes parents.
Je ne suis pas sûr qu’ils aient eu raison de n’exercer aucun
contrôle sur mes lectures à l’époque ! Je suis même sûr
que je ne laisserais pas mes propres enfants les lire. Pas sans en
discuter en tout cas...
Pour la même raison, je ne mettrai pas
les Chérub à leur disposition avant un bon moment... Et peut-être
pas du tout, s’ils ne me les demandent pas... (Mais moi, je vais
encore en lire... Tant que je ne serai pas lassé:-P )
Pour en revenir au bouquin proprement
dit, ça défile comme une série américaine, et le fait que les
personnages soient des ados permet des dialogues incisifs et des
situations très premier degré qui font sourire et relancent
l’action. C’est vraiment très « speed » et sympa...
En revanche, au niveau des idées qui
puent, si la drogue, c’est sale et vilain, l’alcool, c’est
interdit, mais toléré... Les seuls inconvénients en sont, c’est
bien connu, uniquement des gueules de bois très comiques le
lendemain... Mouais...
Quant à la supériorité de
l’éducation des super-espions, c’est uniquement grâce à la
sévérité de leurs instructeurs. Les punitions et les humiliations,
y a que ça de vrai... On voit que c’est écrit par un anglais, il
ne manque que les coups de canne !
Au secours !!! Restons focalisés
sur les missions et les rapports entre élèves, ça vaut mieux...
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