Deuxième
roman de Carl Hiaasen que je tente. Avec plaisir.
Il
existe plusieurs sortes de romans policiers, ceux aux énigmes
tarabiscotées, ceux aux études de mœurs poussées de certaines
catégories sociales, ceux aux détectives noirs et mortels, ceux aux
coups de théâtre tellement minutés qu’on se croirait sur une
scène de Broadway, ceux qui font dans le sordide et le
misérabilisme, ceux qui explorent une époque ou une civilisation
différente de la nôtre. Celui-ci se trouverait à la limite de la
parodie, dans la caricature du héros policier... Ici, on ne fait pas
dans la mesure, le héros est LE héros, même quand il se prend des
bastos, il le fait en héros. Il tombe toutes les filles de la terre
sans jamais le chercher, il sait tout sur tout le monde, il tue sans
hésiter, mais toujours ceux qui le méritent.
Les
autres personnages sont également réglés sur « à fond »,
le vilain Docteur est très vilain, lâche, riche, incompétent, le
stupide journaliste télé est stupide, veule, stupide, macho,
stupide et cupide, la brute tueur à gages est grand, laid, méchant,
crétin, la jolie fille à poil est gentille, simplette, amoureuse,
la grande productrice de télé est intelligente, victime, amoureuse,
etc, etc.
Ça
pourrait lasser, mais c’est écrit de façon jouissive, avec
dérision et efficacité. On le lit comme on regarde un film « too
much », le genre où les codes sont annoncés à l’avance et
grossis sans scrupules, comme un Tarantino, par exemple... C’est un
excellent roman récréatif, un San-Antonio à l’américaine, le
vocabulaire fleuri en moins.
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