Nouvelle plongée dans un futur du passé et dans les seventies... Je deviens un vrai vieux con nostalgique, ce qui est toujours mieux qu'un vieux con mort ou fasciste ou amorphe ou pas mal d'autres choses encore que je ne souhaite à personne...
Contrairement au dernier Fiction Spécial que j'ai exploré, celui-ci est d'une très bonne tenue (exception faite des coquilles et fautes diverses, mais bon, on sait qu'Opta était un éditeur merdique qui ne privilégiait guère l'étape "correction" de ses bouquins...)
Il est tout de même plus aisé de créer une anthologie de textes étrangers que français... Même s'il y a de très bons écrivains en France, il faut, en tant qu'anthologiste, oser refuser un texte qu'on a sollicité. Ça ne doit pas être évident... Si je retourne au FS 28 de la fois dernière, vous imaginez Michel Demuth, après avoir demandé un texte spécifique à Yves Frémion, alors rédacteur en chef d'univers, revue cotée dans laquelle Demuth pouvait espérer publier un de ses propres textes, refuser celui-ci ?? "Écoute, Yves, tu te fous de ma gueule, la merde que tu as envoyée est la pire chose que tu aies jamais pondue ! N'importe quel collégien m'aurait fourni mieux et si on t'avait envoyé cela, même en bouche-trou, tu te serais essuyé les pieds dedans...
Non. Je ne pense pas. C'est plutôt : "Ah merde, il se fout de ma gueule, la merde qu'il m'a envoyée est la pire chose qu'il ait jamais pondue ! Bon. Tant pis, je ne peux pas la lui refuser, j'ai une nouvelle en attente pour Univers. Et puis, j'aurai jamais assez de textes pour ce Fiction si je refuse. Oh, tant pis, je m'en fous, je serai payé pareil et lui aussi... De toutes façons, personne ne retient jamais le nom de l'anthologiste, alors..."
Évidemment, pour Jacques Chambon, le travail était plus aisé... Il n'avait qu'à choisir dans des anthologies anglo-saxonnes, les textes qu'il préférait. Le travail d’écrémage des mauvais textes avait déjà été faits par ses homologues américains... En prenant les meilleures nouvelles de chaque livre, il s'assurait de produire une excellente antho, d'autant qu'il a plutôt bon goût. Tout ça pour pas vraiment plus cher qu'une antho originale... Trop cool.
Cet Éros au Futur est plutôt réussi, même si on n'y trouve pas, de nos jours, le "frisson de l'audace" qui, peut-être, imprégnait la chose en 1977. En tout cas, les textes ont bien passé l'épreuve du temps...
Les deux nouvelles de Silverberg sont de beaux textes bien de leur époque, celle où il était non seulement en verve, mais aussi "habité"... Le texte de Brian Aldiss est tout simplement excellent. A la relecture des univers, ainsi qu'ici, je me rends compte que j'aime beaucoup Aldiss. Je me souviens en revanche de n'avoir pas vraiment apprécié ses romans à l'époque... Peut-être est-il temps que j'aille m'y plonger de nouveau (à moins qu'il ne soit vraiment bien meilleur novelliste que romancier ??)
Certaines nouvelles accusent leur âge et sont peut-être un peu moins intéressantes de nos jours, pour avoir gagné en "banalité", comme celles de Joanna Russ ou de Pamela Sargent. Mais d'autres, bien qu'un peu "défraîchies" également, restent très lisibles par l'efficacité de l'écriture, comme celles de Piers Anthony ou Terry Champagne, par exemple...
J'ai beaucoup aimé l'ensemble de l'antho... La seule nouvelle à m'avoir déçu a été celle d'Harlan Ellison, trop brouillonne, banale et longue pour retenir mon attention...
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