mardi 30 avril 2013

Le Baiser de la mouche – Chris Simon


Le Baiser de la Mouche est un court recueil de nouvelles fantastiques, sept exactement. Je mentirais en prétendant que je l’ai beaucoup apprécié. Pas parce qu’il est mal fichu, au contraire : l’écriture en est vive et précise, recherchée, poétique, les ambiances y sont détaillées et riches. En revanche, les « intrigues » ne correspondent pas à ce que j’attends (et aime) du fantastique... Même si le canon « strict » du fantastique est respecté ici (intrusion d’un élément impossible dans la réalité), cet élément n’est pas le moteur du récit, ni même un point d’appui. Le surnaturel y est une péripétie presque... naturelle, faisant partie du décor et acceptée par les personnages qui s’en étonnent à peine. On s’enfonce davantage dans une ambiance onirique et étrange, mélange de réalisme et de songe, de surréel et de trivial, que dans des intrigues ficelées, plus proche de l’horreur, et c’est un peu à côté de ce que je m’attendais à trouver dans un recueil de « Nouvelles Fantastiques », mes préférences errent plutôt du côté de l’horreur moderne.
Cela dit, je comprends très bien que le domaine est suffisamment vaste pour inclure les textes de ce recueil qu’on serait bien en peine de « cataloguer » et que s’ils ne siéent pas nécessairement à mes goûts, ils peuvent rencontrer leur public, car ils le méritent... Pour les amateurs de sombre poésie, d’ambiance onirique, de fantastique à tendance cauchemar soft, une petite « mise en bouche »...

Retrouvez l'auteur, son univers et ses livres sur : http://www.ebookbychrisimon.com/

jeudi 18 avril 2013

Fiction Spécial 28 - Toxicofuturis



Oh la la... Autant j’ai plaisir à relire les univers, autant je n’aurais probablement jamais ouvert cette antho si j’avais eu la malchance de la lire à l’époque... Bon. Tout arrive tôt ou tard, j’ai eu la malchance de la lire de nos jours...

Que c’est mauvais... A croire que Demuth n’avait aucun goût ou aucun choix... Etant donnée la qualité du bouquin, sur papier torchon type « Fiction » déjà jauni dès sa sortie, avec un texte visiblement non corrigé (coquilles, fautes d’orthographe et d’accords pleuvent à verse), on peut supposer que l’anthologiste disposait d’un pécule si dérisoire qu’une fois rameuté les copains, il ne pouvait pas se permettre de leur refuser leur texte. On peut supposer que ceux-ci, devant la somme dérisoire qu’on leur proposait, sortait de leur tiroir les machins innommables qu’on leur refuserait ailleurs...
Je ne sais pas, mais j’aimerais bien leur trouver des excuses, parce que si j’ai entrepris de lire ce recueil, c’est que le sommaire m’intéressait et que les noms des auteurs m’attiraient...

Hélas, entre le machin infâme torché (c’est le cas de le dire) par Frémion, la nouvelle foutraque et anodine de Jan De Fast, les textes banals et immédiatement oubliés de Barlow, Walther (shhhheshhh), Houssin, Dermèze (gentil), Jeury et Alexandre... Il ne restait pas grand chose à se mettre sous la dent... Le Curval n’est pas trop mal et le texte de Michel Leriche est étonnant, car il ne décrit pas mal notre monde... d’aujourd’hui ! Ce qui n’est pas souvent le cas des textes de 77...

Bon. On ne meurt pas d’un mauvais livre... Il y en a d’autres ;-)

vendredi 12 avril 2013

Tuons et créons, c’est l’heure – Lawrence Block

Malgré le titre français qui ne donne pas envie de s’arrêter, j’ai lu dernièrement cette deuxième aventure de Matt Scuder, cet ex-flic détective qui n’en est pas un... J’ai apprécié, comme la première fois, l’écriture sèche et la caractérisation du personnage, très « noir ». Le héros dur, mais honnête, toujours prêt à prendre sur lui et qui triomphe, de justesse, des bagarres et attentats qu’il subit...
En dehors de ça... L’intrigue ne tient pas vraiment debout, « l’enquête » est sans intérêt et les déductions du détective sont crétines et sans fondements.
Bref, un bon roman policier, mais pas bon...:-(

Je pense que je me laisserai tenter par une 3e aventure « pour voir », mais que si Block ne redresse pas la barre, ce sera la dernière...

jeudi 11 avril 2013

Eros au Futur - Fiction Spécial 27

 Nouvelle plongée dans un futur du passé et dans les seventies... Je deviens un vrai vieux con nostalgique, ce qui est toujours mieux qu'un vieux con mort ou fasciste ou amorphe ou pas mal d'autres choses encore que je ne souhaite à personne...

Contrairement au dernier Fiction Spécial que j'ai exploré, celui-ci est d'une très bonne tenue (exception faite des coquilles et fautes diverses, mais bon, on sait qu'Opta était un éditeur merdique qui ne privilégiait guère l'étape "correction" de ses bouquins...)

Il est tout de même plus aisé de créer une anthologie de textes étrangers que français... Même s'il y a de très bons écrivains en France, il faut, en tant qu'anthologiste, oser refuser un texte qu'on a sollicité. Ça ne doit pas être évident... Si je retourne au FS 28 de la fois dernière, vous imaginez Michel Demuth, après avoir demandé un texte spécifique à Yves Frémion, alors rédacteur en chef d'univers, revue cotée dans laquelle Demuth pouvait espérer publier un de ses propres textes, refuser celui-ci ?? "Écoute, Yves, tu te fous de ma gueule, la merde que tu as envoyée est la pire chose que tu aies jamais pondue ! N'importe quel collégien m'aurait fourni mieux et si on t'avait envoyé cela, même en bouche-trou, tu te serais essuyé les pieds dedans...

Non. Je ne pense pas. C'est plutôt : "Ah merde, il se fout de ma gueule, la merde qu'il m'a envoyée est la pire chose qu'il ait jamais pondue ! Bon. Tant pis, je ne peux pas la lui refuser, j'ai une nouvelle en attente pour Univers. Et puis, j'aurai jamais assez de textes pour ce Fiction si je refuse. Oh, tant pis, je m'en fous, je serai payé pareil et lui aussi... De toutes façons, personne ne retient jamais le nom de l'anthologiste, alors..."

Évidemment, pour Jacques Chambon, le travail était plus aisé... Il n'avait qu'à choisir dans des anthologies anglo-saxonnes, les textes qu'il préférait. Le travail d’écrémage des mauvais textes avait déjà été faits par ses homologues américains... En prenant les meilleures nouvelles de chaque livre, il s'assurait de produire une excellente antho, d'autant qu'il a plutôt bon goût. Tout ça pour pas vraiment plus cher qu'une antho originale... Trop cool.

Cet Éros au Futur est plutôt réussi, même si on n'y trouve pas, de nos jours, le "frisson de l'audace" qui, peut-être, imprégnait la chose en 1977. En tout cas, les textes ont bien passé l'épreuve du temps...
Les deux nouvelles de Silverberg sont de beaux textes bien de leur époque, celle où il était non seulement en verve, mais aussi "habité"... Le texte de Brian Aldiss est tout simplement excellent. A la relecture des univers, ainsi qu'ici, je me rends compte que j'aime beaucoup Aldiss. Je me souviens en revanche de n'avoir pas vraiment apprécié ses romans à l'époque... Peut-être est-il temps que j'aille m'y plonger de nouveau (à moins qu'il ne soit vraiment bien meilleur novelliste que romancier ??) 

Certaines nouvelles accusent leur âge et sont peut-être un peu moins intéressantes de nos jours, pour avoir gagné en "banalité", comme celles de Joanna Russ ou de Pamela Sargent. Mais d'autres, bien qu'un peu "défraîchies" également, restent très lisibles par l'efficacité de l'écriture, comme celles de Piers Anthony ou Terry Champagne, par exemple...

J'ai beaucoup aimé l'ensemble de l'antho... La seule nouvelle à m'avoir déçu a été celle d'Harlan Ellison, trop brouillonne, banale et longue pour retenir mon attention...



lundi 8 avril 2013

Les Souris ont la peau tendre – San-Antonio


Le commissaire San-Antonio fait de la Résistance... Pour ce troisième volet des aventures du célèbre personnage de Frédéric Dard, San-A se fait parachuter sur la côte belge en pleine Occupation, pour aider le correspondant local à éliminer une taupe...
Bon. Comme d’habitude, il ne faut pas chercher une intrigue tarabiscotée dans ce bouquin... San-A avance au hasard, distribue et reçoit des gnons, séduit toutes les gonzesses qui passent et zigouille quelque méchants au passage, tandis que les balles qui le visent passent toutes à deux centimètres de sa caboche... Normal, quoi, le quotidien du héros... Le seul intérêt du roman vient, bien sûr de sa forme et de son langage savoureux...
Honnêtement, vivement quand même que la Guerre soit finie et qu’il commence à mener des enquêtes civiles... Si possible avec Béru et Pinuche... J’avoue que je ne me rappelle plus à partir de quel roman ça arrive... Je me laisse porter tranquillement au fil des tomes...

dimanche 7 avril 2013

RCW - Ayerdahl


Publié chez Actu-SF, cette nouvelle d’Ayerdahl est plus qu’un hommage à Roland, trop tôt disparu. C’est une nouvelle incursion dans les Futurs Mystères de Paris, un magnifique nouvel épisode des aventures de Temple Sacré de l’Aube Radieuse, un pastiche qui ne dérape jamais dans la parodie, un clin d’œil, un salut, un moment de pur bonheur, un « à la manière de » parfait qui m’a réjouit tout le long de sa lecture et m’a laissé en larmes dans son final émouvant et sincère.
Merci, Yal, pour cette belle nouvelle.

 Roland, en train de faire l'andouille, 
au petit-déj' dans ma cuisine, à Roubaix...
Crétin ! Maintenant, j'aimerais bien avoir aussi un cliché
après ce délire... Mais à l'époque, le fou-rire m'avait suffi...
Vous profiterez donc de cet anonyme RCW...

mardi 2 avril 2013

Univers 05



Ah ! Magie des Univers... Parfois, à la relecture, on se demande pourquoi on a tant aimé cette série et parfois, comme ici, on constate qu’on ne pouvait pas faire autrement...
Sous une couverture magnifique de Forest, voici l’un des tout meilleurs numéros de l’anthologie trimestrielle de notre adolescence (bon, les plus jeunes et les plus vieux, vous adaptez...)
En lisant la nouvelle de Katia Alexandre et Michel Jeury, j’ai la surprise de replonger dans l’univers du lamentable Fleuve Noir de Jeury (Goer, descendu en flammes plus bas dans ce blog)... Sauf qu’ici, c’est une nouvelle tout à fait honorable, entêtante, avec une histoire... Très belle...
Suit une nouvelle de David Gerrold, un peu anecdotique, mais très bien troussée. Et les nouvelles se suivent, parfaites : Bishop, évoque de façon un peu nostalgique le rêve de l’espace dans une société à la « 1984 » ; Barlow, le sort des futurs demoiselles de compagnie des pilotes de l’espace, dans un texte très beau et très poignant ; Priest, charge la mule dans une société patriarcale ; Eklund utilise les voyages temporels pour mieux résoudre les triangles amoureux ; Lafferty (un cran au dessous) délire dans un texte écrit sous influence (j’espère pour lui;-) ) et Wolfe livre une magnifique nouvelle sur la différence.
Le Port-Folio de Volny est peut-être un peu daté, mais hélas toujours d’actualité...

Un numéro quasiment parfait... Je continue donc ma relecture de la série...