Il
paraît que ce roman défraye la chronique... Voilà ce que c’est
de fréquenter les forums de pirates, on est au contact de gens qui
s’intéressent à l’actualité littéraire...
Enfin,
bref, il ne m’a pas fallu longtemps pour devenir curieux de ce
roman « érotique » (ceux qui suivent le blog
commenceront peut-être par trouver une certaine constance dans les
thèmes des rares romans de ce genre que je lis. Que puis-je dire ?
On ne choisit pas ses fantasmes, on les subit, les supporte, les vit
ou les sublime suivant les circonstances de la vie... Dans mon cas,
ce serait plutôt la quatrième option, sans que ça porte préjudice
à ma vie sociale, amoureuse ou familiale. Passons...) Je l’ai donc
téléchargé et, assez vite, lu.
C’est
mignon...
Déjà,
c’est écrit comme un Meg Cabot et on a l’impression d’être
devant un roman d’amour pour adolescents moderne (moderne le roman,
pas les ados. Quoique...), c’est écrit au présent et à la
première personne, la narratrice étant une jeune femme « libérée »,
moderne et dynamique, mais pas tant que ça, puisque coincée avec
les hommes et sans expérience... Son expérience, elle va la
connaître dans les bras de Christian Grey, jeune milliardaire, beau
et extraordinaire, tout droit sorti d’un de ces feuilletons
américains de l’après-midi que nos vieilles mamans ingurgitent.
Seulement, celui-ci à un côté sombre, le monstre, il a des
tendances sado-masochistes... Mais bon, en tout bien tout honneur,
hein ? Il a subi un terrible traumatisme dans l’enfance, donc
c’est normal qu’il ne soit pas normal... Pas normal, mais tout de
même très respectueux : il fait tout ce qu’il peut pour
préserver la pauvre oie blanche, il place des tonnes de garde-fous
pour que sa « perversion » soit acceptée, consensuelle
et volontaire, et il lui faut bien trois cents pages de
circonvolutions et de préparatifs prudents pour donner une petite
fessée cul nu à la demoiselle qui apprécie visiblement la chose,
mais ne s’en révolte pas moins. Autant dans Histoire d’O, on
s’ennuie à cent sous de l’heure et on est au bord de la nausée
à voir ce que l’héroïne accepte connement, autant ici, on a
envie nous aussi de flanquer quelques claques à la belle pour
accélérer les choses...
Dans
les dernières pages, une seconde fessée (attention, scène
insoutenable) un peu plus appuyée (mais toujours librement
consentie) déclenche un climax bouclant ce premier tome : la
rupture est inévitable, malgré leur amour évident, et tout le
monde est prié d’acheter le tome 2 pour savoir la suite...
Il
faut, pour apprécier ce roman, fermer les yeux sur les
invraisemblances et le romantisme échevelé, mais, si on y réfléchit
bien, c’est ce qu’on fait pour tous les mélos (et j’aime bien
regarder des mélos). Ben oui, je suis en train de dire que j’ai
bien aimé ce bouquin, malgré les situations ridicules et les leçons
de morale implicites qu’on y trouve et je lirai sa suite pour
savoir si (non, pour savoir comment) le beau Christian retrouvera la
belle Anastasia... Ça fait une parenthèse attachante entre deux
romans plus sérieux. (Ok, je ne pouvais pas l’éviter,
celle-là...)
En
tout cas, au final, j’ai plus l’impression de découvrir enfin ce
qu’est un « Harlequin » que de lire un roman
érotique... Pas de souci, je suis curieux de tout et c’est
certainement pas pire qu’un James Bond ou d’autres navets que je
me suis fadés : cf rubrique navet ci-contre !!
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