Sans
Ame – Gail Carriger
Ah
que voilà un livre conseillé par Jones pour lequel je me suis dit
« ah mince, on a vraiment des goûts similaires, mais pas
identiques »... Lors de la Bradocon, elle m’en avait parlé
avec tant d’enthousiasme et là, je m’enquiquine à cent sous de
l’heure à lire les pérégrinations mondaines de Mademoiselle
Taraboti et les considérations mortellement ennuyeuses des
personnages comme de l’auteur sur leurs tenues vestimentaires,
leurs dentelles et leurs rubans...
Bien
sûr, dès les premières lignes, il y a un vampire et une demoiselle
sans âme et une paire de loups-garous arrivent un peu plus loin,
mais c’est chiant...
Heureusement,
pour une fois, je ne me suis pas laissé faire par mes premières
impressions, qui peuvent parfois être trompeuses, je m’en rends
compte de plus en plus : je suis un instinctif, un expéditif et
les premières impressions sont souvent décisionnelles, me mettent
dans un état d’esprit. Ça fait gagner du temps, bien sûr, mais
parfois, ça fait passer à côté de quelque chose... Dans le cas de
Sans Ame, je reconnais que l’élégance de l’écriture et les
dithyrambes de mes amis m’ont donné la curiosité de pousser plus
avant et, petit à petit, le charme a opéré... L’intrigue est
bien conçue, même si un peu téléphonée, les personnages bien
campés et attachants et je me suis pris au jeu des considérations
de mode et de la description des amours scandaleuses de la vieille
fille, même si, là aussi, tous les jeux sont faits d’avance,
comme dans un Harlequin (amusant, c’est la deuxième fois en
suivant que je me fais cette réflexion, pour deux romans aux
antipodes l’un de l’autre, l’un sous-écrit et l’autre un peu
tarabiscoté... Faudra-t-il que j’en lise un pour de bon pour
pouvoir mieux comparer ? Au secours!!)
Toujours
est-il que j’ai succombé au charme de ce roman foisonnant, très
fun, et que, passé la page 60, je me suis mis à le dévorer (ça
devait être la pleine lune).
Toutes
proportions gardées, ça fait penser à True Blood pour la dérision
dans le respect des figures traditionnelles du Fantastique, tout en
ayant une coloration steampunk très réjouissante et un côté
« Mystères de l’Ouest » à base de savant fou et de
machines délirantes, effrayantes et hilarantes à la fois... Et puis, quelque part, c'est réjouissant de voir ces pauvres vampires et loups-garous devoir défendre chèrement leur peau face à des impitoyables méchants humains... Pire, des scientifiques !!!
Tout
cela en fait un très bon moment de lecture dont je me réjouis de
savoir qu’il sera prolongé par, au moins, deux suites...