lundi 4 mars 2013

univers 01



A la poursuite des Univers, avec ce troisième retour vers le futur...
Univers 01. Le livre que j’ai acheté à 14 ans et qui allait me marquer durablement, puisque j’allais rechercher très vite les autres numéros de la série (3,4,5, il me semble que c’est tout ce qui était paru à ce moment, le 2 était épuisé et j’ai fini par le dégoter bien plus tard... Les 6 à 19, je les ai toujours achetés à parution...)
Cette première relecture depuis 30 ans, quel parfum avait-elle ? Celui de la nostalgie ? Même pas vraiment, car j’ai redécouvert chaque nouvelle comme si je ne les avais jamais lues, les ayant toutes oubliées (sauf une dont les premiers mots m’ont immédiatement remis sa musique en tête...), même si, parfois, il me restait un souvenir du plaisir (ou non) que j’y avais pris... C’est comme ça, j’oublie les histoires, mais je me souviens si cela m’a plu ou non...
Ce premier sommaire d’univers donnait le la et mélangeait textes « classiques » et délires expérimentaux (souvent chiants, il faut bien l’avouer, mais parfois, ça fait mouche, même si c’est très subjectif).
Dans cette dernière catégorie, L’oiseau de Mort d’Harlan Ellison et Sur le Monde penché de Michel Demuth, deux nouvelles bien casse-pieds, malgré quelques plaisanteries plaisantes dans la première.
Très classiques : Ersatz éternel de Van Vogt, sans intérêt, mais publié pour mettre un nom vendeur au sommaire et Déflation 2001 de Bob Shaw, rigolote, mais complètement anecdotique (ça fait du bien parfois)...
Notes pour un roman sur le premier vaisseau atterrissant sur Vénus de Barry N. Malzberg, ni une nouvelle, ni un roman, mais pas inintéressant à lire. Honnêtement, c’est le meilleur texte de Malzberg que j’ai lu, il a peut-être bien fait de ne pas en tirer un roman imbuvable, à son habitude... Moby, aussi de Gordon Eklund est aussi archi-classique dans le traitement et assez oubliable...
Le défi de l’au-delà, le grand round robin d’auteurs archaïques est plutôt amusant à lire... Surtout parce qu’Abraham Merritt et Catherine L. Moore posent les jalons d’une histoire très classique, mais avec juste ce qu’il faut d’accroches et d’explications pour que les auteurs suivants puissent en tirer un texte potable et que tous leurs efforts sont fichus par terre par Lovecraft qui se met à bavasser interminablement, à tirer l’histoire du côté de ses obsessions, a asséner des explications tarabiscotées et ridicules qui vont à l’encontre de ce que les deux premiers auteurs ont écrit, bref de rendre la nouvelle indigeste et ridicule. On a presqu’envie d’abandonner et puis Robert E. Howard prend le relais. Je n’ai jamais lu une ligne de Howard, mais sa réaction m’a tellement fait rire que ça m’a donné envie... En deux paragraphes, il fout un grand coup de pied dans le galimatias de Lovecraft et repart sur une idée à lui, sans se préoccuper davantage de ce qui précède... Frank Belknap Long reprend alors la nouvelle, y ajoute le point de vue que Howard avait un peu négligé et réussit à écrire une fin qui se tient... Marrant, malgré le presque siècle écoulé depuis l’écriture de ce récit...

Les deux plus belles réussites de cet Univers, selon mon goût actuel... C’est d’abord Le Salaud de Frederick Pohl, qui, en quelques pages mettant en scène un délinquant solitaire dans l’espace infini, aligne des comportements humains immuables, le désespoir de la solitude et des rapports très bien décrits entre les personnages. Excellent.

Enfin, L’Herbe du Temps de Norman Spinrad... A peine avais-je lu les premières lignes que le souvenir de ce texte, que j’avais relu un nombre incalculable de fois à l’époque, il faut l’avouer, m’est revenu à l'esprit. Je savais / saurai / ai su immédiatement où il me menait et de nouveau, j’ai succombé / succombe / succomberai au charme indicible d’une nouvelle absolument parfaite. Du très, très grand Spinrad... Et probablement une des meilleures nouvelles de SF que j’ai jamais lues / lirai jamais...

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