jeudi 31 janvier 2013

Adam Ant is the Blueblack Hussar in Marrying the Gunner’s Daughter


Un des moments les plus étonnants de mon concert d’Adam Ant il y a deux mois, avait été de découvrir qu’un nouvel album était en préparation... Ben merde alors, vingt après, ça faisait plus Alexandre Dumas qu’Adam Ant...

Il n’empêche qu’il était prévu pour mi-janvier, alors je l’ai pré-commandé, d’autant que je me suis vraiment éclaté à son concert... Bon. Le jour venu, message d’Amazon « le disque est retardé, on vous l’envoie mi-février »... Qu’à cela ne tienne, on n’est pas pressé de voir ce qui pourrait très bien être un fiasco, surtout avec un titre pareil !

Trois jours plus tard, le disque est dans ma boite aux lettres. Bon. Faut pas chercher à comprendre.
Depuis, il n’a pas quitté la platine...

Bien sûr, ça ne révolutionnera probablement pas l’histoire du rock’n’roll et, à part au top 10 des jaquettes les plus hideuses, ça ne sera sûrement jamais n°1, mais on s’en fout ! Adam Ant, 57 ans aux fraises est totalement débarrassé du moindre espoir de se hisser au sommet de la gloire. Il ne peut plus compter sur sa belle gueule pour tenter de faire passer des daubes commerciales éhontées comme au début des années 90. Résultat, il a fait ce qu’il aimait, avec les musiciens qu’il aimait et ça nous donne un foutu bon disque de rock, avec musiques entêtantes et souvent répétitives, choeurs interminables et parfois pas très justes, paroles hilarantes, rythmiques qui me font danser (vive le casque sans fil, je peux maintenant faire la cuisine dans un mouvement chorégraphique frénétique), ballades agréables et épicées... J’adore...

Pourvu que ce ne soit pas qu’un feu d’artifice ! Je veux d’autres concerts et d’autres albums !!! 

1. Cool Zombie
2. Stay In The Game
3. Marrying The Gunner’s Daughter
4. Vince Taylor
5. Valentines
6. Darlin' Boy
7. Dirty Beast
8. Punkyoungirl
9. Sausage
10. Cradle Your Hatred
11. Hardmentoughblokes
12. Shrink
13. Vivienne's Tears
14. Who’s A Goofy Bunny?
15. How Can I Say I Miss You?
16. Bullshit

dimanche 27 janvier 2013

L’Alternative du Diable – Frederick Forsyth



Je ne sais pas pourquoi je m’entête à vouloir lire de l’espionnage. A chaque fois je suis déçu... Après le sexisme/racisme/autre chose en isme de James Bond, je me suis laissé tenté par ce Forsyth, auteur respectable et reconnu...
Malheureusement, c’est long, c’est plat, c’est ennuyeux, c’est mal écrit...
Il ne faut pas longtemps pour se dire devant la platitude désespérante de la prose « tiens, ce type devait être journaliste ». Et bien oui, vérification faite, c’est le cas. Mais là où Connelly, par exemple, s’appuie sur son efficacité pour doper ses romans, Forsyth (dans celui-ci en tout cas, il est peut-être meilleur dans d’autres, mais je n’irai pas le vérifier) raconte sans fioritures ni relief les aventures mondiales d’espions bureaucrates, de terroristes intelligents, de dissensions et entourloupes au sein du Politburo...
Attention, on n’est pas dans un John LeCarré non plus : on comprend tout ce qu’on lit, les personnages agissent logiquement les uns par rapport aux autres et on arrive à suivre l’histoire sans s’endormir. Malheureusement, ça reste un peu fade, un peu gélifié, comme une viande de cantine quand on est un peu en retard. On se doute que, réchauffé, ce serait légèrement meilleur, même si pas transcendant... Mais de chaleur, Monsieur Forsyth ne parvient pas à en donner à son bouquin, même quand 20000 tonnes de pétrole embrasent la mer...

Allez, hop, pas un navet, mais pas loin...

samedi 26 janvier 2013

L’arc en ciel a pris la Fuite – Alfred Hitchcock



Ça faisait un moment que j’avais envie de voir si les romans des 3 jeunes détectives de ma jeunesse tenaient encore la route. Après une fouille en règle de toutes les étagères qui pouvaient contenir des romans « jeunesse » (et il n’en reste pas tant, puisqu’on a tout émigré dans la nouvelle chambre d’Eléonore), il m’a fallu me rendre à l’évidence : pas de « Dragon qui éternuait », pas de « Chinois qui verdissait », il ne me restait que cet « Arc-en-Ciel »... Où ont donc pu bien passer les autres ?
Je ne me souviens pas de les avoir vendus dans une braderie... Oubliés dans une école lors d’un changement de poste ? Dommage.
(Note pour le futur : ne jamais se débarrasser d’un livre qu’on a aimé, même si on pense ne jamais le relire... Bon. Sauf si on les a en numérique et que c’est des vilains poches tout jaunes...)
Une première chose, qui ne m’avait jamais effleuré quand j’étais enfant : jamais Alfred Hitchcock n’a écrit une seule ligne de cette série. Ni même exercé la moindre activité éditoriale, sélectionné un texte. Même pas signé les introductions qui apparaissent sous son nom !
La série a été imaginée et écrite (au moins les premiers) par Robert Arthur Jr, dont l’éditeur a eu l’idée géniale (mais très valorisante pour l’auteur, mais bon) d’adjoindre le nom d’Hitchcock, pour faire vendre. Après quelques tomes, d’autres auteurs ont pris la relève (dont le dernier, Marc Brandel, est également l’auteur de quelques thrillers sympa. Je me souviens de « La Queue du Lézard », chez NéO) et quand Hitchcock est mort, la série a continué... sans son nom sur la couverture...

Ce point d’histoire étant fait (oh my ! comme ce blog devient culturel...), je dois dire que j’ai bien aimé replonger dans ce bouquin... C’est sûr que c’est un peu vieillot, les 3 jeunes Détectives vivent dans les sixties, ils n’ont pas de téléphones mobiles, pas d’ordinateurs, pas de GPS, même pas de scooters ! Leur arme secrète, c’est la craie de couleur qu’ils ont dans leur poche pour tracer leur signe de reconnaissance. Et puis le cerveau hors du commun d’Hannibal Jones, dit Babal, leur chef... Mais l’histoire est bien ficelée, chacun des personnages a son rôle à jouer (même si c’est, parfois, un rôle de faire-valoir) et leur repère secret, munis de multiples entrées secrètes (elles aussi) ont définitivement marqué mon imagination enfantine au point de résonner encore dans ma tête avant même que j’entame la lecture... (Un peu comme le repère des diablotins de « L’Autobus à Impériale » (Dis voir, André, tu devais pas me prêter le dvd?))

En fait, ça se lit comme on regarde un vieux film policier. C’est en noir et blanc, daté, fruit de son époque, mais on se laisse prendre à l’histoire et on passe un bon moment...

Je pense que je vais me pochetroquer quelques titres, si possible ceux que j’ai déjà lus, gamin. Autant ajouter la nostalgie au plaisir de la lecture, ça fait pas de tort...

dimanche 20 janvier 2013

Blockade Billy – Stephen King



L’an dernier (ou bien était-ce déjà il y a deux ans?), j’avais commandé aux USA ce très joli petit bouquin du King. Une simple nouvelle (et en plus une nouvelle de base-ball!), mais je suis prêt à lire la liste des commissions, si elle est écrite par Staphen King... Et puis, c’est vraiment un joli livre, relié, cartonné, avec une couverture classique à la Rockwell...

La surprise fut agréable : oui, ça se passe dans le monde du base-ball et non, je ne comprends toujours rien à ce sport (pas plus qu’aux autres en tout cas). Mais (je le savais depuis que j’avais lu Tom Gordon), Stephen King est un passionné et il rend sa nouvelle passionnante, même si on ne comprend pas un traître mot des savantes figures techniques qu’il y décrit... Il faut dire qu’il est roué le camarade... il a fait raconter l’action, un peu comme dans Colorado Kid mais en plus réussi, à une vieille personne qui était dans le feu de l’action. Cela lui permet de jouer à la fois sur la distanciation et sur l’implication du personnage. Du coup, cette histoire d’un joueur fabuleux rayé de l’histoire de base-ball est une réussite, un bon petit suspense...

La nouvelle inédite qui est publiée conjointement dans cette réédition est beaucoup plus anecdotique et si elle n’est pas désagréable, elle est un peu naïve et s’oublie très vite...

NB : J'ai quand même appris que le base-ball que je prenais pour un jeu sympa, à la fois d'adresse et de tactique, (comme la thèque de ma jeunesse) est en fait un jeu de bourrins à l'américaine, où on essaye autant de dégommer l'adversaire que de marquer des points...

mercredi 9 janvier 2013

Cousu Main – Carl Hiaasen



Deuxième roman de Carl Hiaasen que je tente. Avec plaisir.

Il existe plusieurs sortes de romans policiers, ceux aux énigmes tarabiscotées, ceux aux études de mœurs poussées de certaines catégories sociales, ceux aux détectives noirs et mortels, ceux aux coups de théâtre tellement minutés qu’on se croirait sur une scène de Broadway, ceux qui font dans le sordide et le misérabilisme, ceux qui explorent une époque ou une civilisation différente de la nôtre. Celui-ci se trouverait à la limite de la parodie, dans la caricature du héros policier... Ici, on ne fait pas dans la mesure, le héros est LE héros, même quand il se prend des bastos, il le fait en héros. Il tombe toutes les filles de la terre sans jamais le chercher, il sait tout sur tout le monde, il tue sans hésiter, mais toujours ceux qui le méritent.
Les autres personnages sont également réglés sur « à fond », le vilain Docteur est très vilain, lâche, riche, incompétent, le stupide journaliste télé est stupide, veule, stupide, macho, stupide et cupide, la brute tueur à gages est grand, laid, méchant, crétin, la jolie fille à poil est gentille, simplette, amoureuse, la grande productrice de télé est intelligente, victime, amoureuse, etc, etc.

Ça pourrait lasser, mais c’est écrit de façon jouissive, avec dérision et efficacité. On le lit comme on regarde un film « too much », le genre où les codes sont annoncés à l’avance et grossis sans scrupules, comme un Tarantino, par exemple... C’est un excellent roman récréatif, un San-Antonio à l’américaine, le vocabulaire fleuri en moins.

samedi 5 janvier 2013

Le Pacte des Esclavagistes – Roland C. Wagner et Rémy Gallart



Je suis enfin tombé, il y a peu, sur un des romans de Roland qui m’avaient échappé et que j’avais donc encore à découvrir. Ce petit poche paru chez Baleine, dans la collection Macno, série de petits romans sur le thème (fourni par Ayerdahl) : "quelque chose qui est probablement une intelligence artificielle qui fout le bordel. Elle peut se placer au service de gens qui ont des questions à poser ou des choses à remuer".

Je l’ai dévoré en très peu de temps, car ça se lit absolument tout seul... Je suppose que le mode fonctionnement du duo Wagner/Gallart fonctionnait comme lors de la passation de la série des Guieu, que Roland écrivait sous le pseudonyme de Richard Wolfram et dont il a terminé la série en filant à Rémy des synopsis assez précis que celui-ci développait. Ici, j’ai vraiment eu l’impression de lire un Wagner et même une répétition (pas dans le sens de redite, mais dans celui utilisé au théâtre) de Rêves de Gloire ! Le mouvement Mysthique dont le complot consiste à fondre l’Humanité dans une grande Communion Psychique à l’aide d’une drogue appelée l’Expandeur a des échos de Vautriens répandant la Gloire...

Autant dire que c’est du pur Roland et qu’il n’a pas laissé dormir l’idée dans un petit bouquin à la diffusion quasi-confidentielle...

C’est vif, c’est drôle, c’est délirant, c’est bien... Bien sûr, la jubilation que j’ai à lire Roland se teinte et se teintera maintenant toujours de larmes de regret, car sa place est toujours aussi vide. Mais je me distille le plaisir de découvrir encore les quelques romans que je n’ai pas encore lus et de relire tous ceux qu’il nous a laissés.

vendredi 4 janvier 2013

Ces Merveilleux Fous Volants dans leurs drôles de Machines – Ken Annakin



La veille du réveillon, j’ai fait un voyage dans le temps, en passant à toute la famille ce film que la télévision nous a passé et repassé aux moments des fêtes de fin d’année quand j’étais gosse (en alternance avec « Un Monde, Fou, Fou, Fou », « L’homme de Rio » (et sa cadillac rose avec des étoiles) et « Les Tribulations d’un Chinois en Chine »...

Ce grand succès de l’année 1965, qui inspira le dessin animé des Fous du Volant (avec son concurrent, « La grande Course autour du Monde » de Blake Edwards, que j’aurais pu passer également), est encore tout à fait efficace et toute la famille, de 5 à 50 ans, s’est amusé des mésaventures des concurrents de cette course et de leurs avions délirants, dont beaucoup se sont inspirés d’essais réels d’aéroplanes...

La distribution est solide, mais pas prestigieuse... On reconnaît un certain nombre de « tronches », des acteurs qui assurent vraiment sans avoir accédé au vedettariat absolu et c’est très bien. Stuart Whitman est un yankee parfait, Sara Miles un pretty minois crédible. Jean-Pierre Cassel frétille d’aise dans son rôle de frenchie, Alberto Sordi en nobliau italien et Terry Thomas est parfait en Satanas de service...

C’est bon enfant, enlevé, frétillant... Et on y trouve aucun mouvement de caméra 3D frénétique et inapproprié. Merveilleux.

mercredi 2 janvier 2013

Chéri – Stephen Frears



Dans ma vérification de fin d’année des disques que j’avais gravés à toutes fins utiles durant mes années d’abonnement à Glowria, triste vérification qui a révélé qu’un quart des disques étaient bons à jeter à la poubelle (veuillez noter que les dvd ne supportent pas le soleil), je suis tombé sur ce film : Chéri... N’ayant absolument aucune de ce que cela pouvait être (mon inculture notoire me faisant méconnaître l’œuvre de Colette), je l’ai glissé dans le lecteur pour découvrir un film en costumes du début du siècle, avec Michelle Pfeiffer réalisé par Stephen Frears sur scénario de Christopher Hampton ! Excusez du peu...

Je l’ai donc testé, constaté qu’il n’était pas HS et mis sur la pile du dessus, celle qu’il faut regarder rapidement, d’autant que Claude avait aussi été attirée par l’ambiance...

Personnellement, je ne me pose pas de questions : quand un film est signé Stephen Frears, il y a un pourcentage très infime de risques. Je n’ai pas le souvenir qu’il ait réussi à rater un film dans toute sa carrière, même si, forcément, il n’atteignent pas tous les sommets des « Liaisons Dangereuses » ou du « Snapper »... Quand le deuxième nom est celui de Christopher Hampton, scénariste des Liaisons et lui-même réalisateur d’un très beau film titré « Carrington », on n’a plus qu’à espérer beaucoup du résultat...

Foin de suspens, le résultat n’est pas à la hauteur de leur gloire passée (sinon, on aurait peut-être entendu davantage parler de lui. Quoique, comme il n’est pas en 3d, possède un vrai scénario, des acteurs excellents et un réalisateur qui n’a pas le regard sur la somme des recettes des produits dérivés, il y a peu de chances qu’il ait duré plus d’une semaine dans les multiplexes puant le pop-corn qui passent pour des salles de cinéma de nos jours). Il n’en reste pas moins un film très agréable, à l’image somptueuse, mené par des acteurs dignes de ce nom. Michelle Pfeiffer, jouant sous la direction de Frears 30 ans après les Liaisons, est émouvante dans ce rôle de cocotte vieillissante qui renvoie à son image d’actrice. Kathy Bates est égale à elle-même, c’est à dire époustouflante...

C’est un petit plaisir d’une heure et vingt-cinq minutes, qui se déguste comme une assiette de madeleines trempées dans un thé dans l’atmosphère cozy du salon, tandis que la pluie bat les volets...