mardi 8 avril 2014

La Révolte - Suzanne Collins


Et de trois...

Heureusement que ça s'arrête là... La fière Katniss Everdeen a été sauvée de l'arène par les rebelles du 13e district qui veulent qu'elle incarne le "Geai Moqueur", symbole télévisuel de la Révolte, dans un monde post Irak où les guerres se mènent parallèlement armes à la main d'une part et émissions télés de l'autre...
Cela reste écrit d'une manière très limpide qui permet (heureusement) de filer d'une péripétie à l'autre jusqu'à la conclusion de la trilogie. Seulement dans ce volume 3, l'héroïne bat des records de tartitude inégalés, Sookie passe pour une intello pur jus à côté (et elle a des côtés sympa que Turnip, euh, Catnip n'a pas...) Donc entre une héroïne qui a le charisme d'une crêpe au sucre, son amoureux que le méchant de l'histoire a conditionné à la haïr, au point que dès qu'il la voit, il essaie de la tuer (on le comprend), le deuxième amoureux (quand on aime on ne compte pas) qui tourne au brave petit soldat CPNT et les autres personnages qui ont tendance à mourir l'un après l'autre, ce qui évite de devoir s'occuper de leur destin après le happy end, on se réjouit quand la dernière page arrive et on se dit qu'au moins on est sûr d'éviter les films qui en ont été tirés... Parce que quand on presse un navet, on obtient rarement un précieux nectar !!!

samedi 22 mars 2014

L'Embrasement - Suzanne Collins


Cette semaine, j'ai innové... Moi qui ne lis jamais plusieurs tomes d'une série à la suite, j'ai enchaîné par le deuxième tome de Hunger Games...

Sèverine m'avait prévenu "c'est bien, mais le deuxième... Bon. On verra bien si tu supportes le deuxième..."

Et bien non seulement je l'ai supporté, mais je l'ai peut-être mieux aimé que le premier... Bien qu'il soit toujours écrit au présent, solution de facilité, il fait un peu moins la part belle aux "jeux/téléréalité" et un peu plus aux motivations des personnages... "L'embrasement" du titre nous rappelle que c'est une saga héroïque qui va nous mener à "la révolte" du 3e tome. Les bons vont gagner et la tyrannie perdre...

Cela dit, bien qu'on sombre assez facilement dans le manichéisme et bien que l'héroïne ait tendance à devenir de plus en plus c... à mesure que l'aventure avance (de la part d'une auteure, c'est un peu triste), ce deuxième tome est plutôt sympathique à lire et un peu plus recherché que le précédent. Même si certaines péripéties sont un peu téléphonées (seuls les personnages ne savent pas où cela mène...)

Je me rends compte que j'ai la dent dure, mais cela reste un très bon roman de distraction, vif et agréable, plutôt orienté ado, certes, mais ce n'est pas un défaut ;) En tout cas, j'ai croisé bien des bouquins dont je n'avais pas envie de lire la suite, alors que là, j'enchaîne...

Rendez-vous la semaine prochaine pour le 3e tome ;)

samedi 15 mars 2014

Hunger Games - Suzanne Collins


Sur les bons conseils de la compagne de mon filleul, je me suis lancé dans la trilogie "Hunger Games", bien que ce soit devenu apparemment une grosse bouse à succès du cinéma américain...

Bon. Honnêtement, vue la vitesse où ça se lit, j'aurais pu attendre d'avoir fini les trois tomes pour en parler, mais bon, le temps presse un peu et je veux mettre cet article avant ce soir...

Hunger Games, c'est, comment dire, de la SF pour les jeunes qui n'en auraient jamais lu, mais c'est plus simple, plus linéaire, avec un peu de médiéval dedans... En fait... C'est de la fantasy, voilà, c'est dit. Mais dans le futur quand même. Mais pas trop spéculatif le futur, hein ? C'est juste un événement lâché au début du livre et qui justifie (est censé justifier) tout le reste. La guerre civile a ravagé les États-Unis, un État, le Capitole, a soumis tous les autres, nommés les Douze Districts. Pour rappeler leur soumission à ces districts, il organise des jeux mortels où chaque District est contraint de fournir un garçon et une fille de 12 à 18 ans : les tributs. Ces 24 tributs s'affronteront dans des combats mortels dont un seul devra sortir vainqueur.

Rien de bien nouveau sous le soleil, donc. Pas de critique sociale, crédibilité moyenne, un vernis de personnage révoltés, mais pas trop, de l'horreur, mais pas trop, de l'amour mais pas trop...
Ce qui fait l'intérêt du livre, ce sont des personnages bien ciblés, très typés, tout de suite identifiable et une narration très fluide et dynamique...

Pas de passé simple, cependant, on perd le côté magique des histoires pour prendre en direct dans la poire la sécheresse du scénario... Parce que je ne sais pas comment est le film (et je m'en fous, il faut dire), mais le livre est un scénario. Ça se lit comme on regarde une série. On est rarement surpris, mais on est content de lire la suite... Les Hunger Games, c'est juste l'émission de télé-réalité que je n'avais jamais vue. (En même temps, ce n'est pas trop difficile, puisque je n'en ai jamais vue !!!)

D'habitude, j'interromps ma lecture dans les "sagas" et je passe à autre chose... Là, je vais tout enchainer : les trois tomes me donneront l'équivalent d'un bon livre... Les tomes 2 et 3 s'appellent "l'embrasement" et "la révolte"... Peut-être puis-je espérer qu'ils seront un peu moins policés et polissés (ouais, je sais, c'est "polis" l'adjectif se rapportant à polissage, mais c'est dommage de rater un jeu de mots...)

vendredi 14 mars 2014

Un moment de grâce

Il y a des jours où on se paye une bonne tranche de chance... Mercredi dernier par exemple... Et même jeudi avec...
Mercredi, donc, j’allais accompagner la classe de ma plus grande au Planétarium de Villeneuve d’Ascq. Bon. Déjà, c’est pas mal, parce que j’aime bien les planétariums et que j’aime bien aussi ma fille. Il faut reconnaître quand même que c’est le genre de sorties où je n’ai pas vu assez ma fille (occupée à tenir son rôle de collégienne avec ses copines), ni le planétarium (une séance vite fait), mais ce n’est pas grave, le meilleur est après...
En sortant, bien entendu, en papivore accompli, je prélevai sur un présentoir tout un assortiment de dépliants et prospectus, dont la plupart seront parfaitement inutiles. Et puis, le dernier numéro de Sortir. Je ne sais pas combien de numéros de Sortir ont paru depuis l’apparition du numéro 1 dans ma folle jeunesse, mais je sais que dès que j’en vois un, je le prends et je l’épluche... Comme Presto, d’ailleurs, et pour les mêmes raisons.
Dans le bus, je le feuillette, explore les concerts, constate que je ne connais pas le dixième des groupes qui passent en métropole et, soudain, je vois que Jacques Higelin passe le lendemain au Casino Barrière de Lille !
Mince alors. Le Hige ! Mon vieux camarade. Je ne l’ai pas vu en concert depuis un sacré bout de temps (est-ce que je l’ai vu depuis « Les Héros de la voltige » ?? C’est bien possible...) En tout cas, je l’ai raté sur la tournée d’Amor Doloroso, et celle de Coup de Foudre... Je me souviens qu’il est déjà passé au Casino Barrière et aussi au Sébasto... Bon, ses disques n’étaient pas les meilleurs qui soient et le camarade a pris un méchant coup de vieux. Il nous a fait une tournée « Higelin chante Trénet » aussi, et là, je ne voudrais pas dire, mais ça ne m’attirait pas du tout...
Mais ce coup-ci, je ne sais pas, une envie... L’occasion qui fait le larron... Le manque... J’ai bien envie de voir Higelin, même s’il est âgé, même s’il est moins bon... Bref, je vais sur le site de la Fnac pour voir s’il reste des tickets : il en reste. Est-ce que ça dérange si je vais au concert jeudi soir ?
Pas du tout.
Bon, je retourne sur le site, place assise numérotée. Dernier rang deuxième balcon. Mince. Je prends quand même. Trois minutes plus tard, je retourne sur le site, pour revoir le plan de salle : concert indisponible !!! Comme dirait Isi : « Ah ouais, quand même... » Le bol, je vous dis...

Et comme si ça s’arrêtait là. Le lendemain, bien que je sois prêt à l’heure, je pars de chez moi un poil trop tard. J’arrive à Lille, me gare sans difficulté là où j’avais prévu de me garer (comme d’habitude. J’ai une méthode infaillible pour trouver une place : j’y crois!) et je me mets en quête de la salle, que j’ai vue depuis la rocade... Direction la gare. L’heure tourne. Où elle est cette tour ?
Ah ouais, la passerelle là-bas, c’est probablement par là, je fais demi-tour... Je cours un peu... Mais avec le manteau c’est pas trop pratique. Je prends la passerelle. Arrivé au milieu, mince, je vois la tour, là-bas, j’étais sur le bon chemin, pourquoi est-ce que j’ai fait demi-tour pour emprunter cette passerelle qui m’éloigne ? Je rebrousse chemin de nouveau, l’heure du début de concert approche. Oh ! Un Quick... Pour maintenant, je ne suis plus à 5 minutes, j’ai raté le début, c’est sûr...
Je continue ma marche forcée, tout en ingurgitant le plus mauvais cheeseburger que j’aie jamais avalé de ma vie. Un morceau de carton entre deux tranches de pain. Je le fais descendre avec un coca largement dilué par les glaçons... Comment ces foutus fast-food peuvent-ils continuer à engranger des bénéfices en vendant des merdes pareilles ? Le prochain colis Amazon que je reçois, je garde le carton pour en faire des hamburgers... Si ça se trouve, je vais faire fortune, moi aussi.
Je finis par arriver à la salle. La parka et le jean, ça dénote un peu avec les serviteurs du capitalisme en smoking et jupes droites, mais, ho, je viens voir Higelin, merde. Qu’est-ce qu’il vient fiche dans un endroit pareil...
J’emprunte un escalator (je le rendrais en sortant), arrive sur le palier où se trouve l’entrée de la salle, entends la musique qui sourd entre les portes. Bon ben j’ai pas eu de chance jusqu’au bout...
Et ben si !!!
Une ouvreuse s’approche, déchire mon ticket et, comme le concert est déjà commencé, elle m’emmène au parterre et m’attribue un siège laissé vacant par quelqu’un qui n’est pas venu (ou qui, moins résistant que moi, est mort en mangeant son hamburger au Quick). Me voilà super bien placé... J’entends une demie chanson, puis interroge ma voisine : c’est la première de la soirée ! Je n’ai raté que l’entrée en scène et le premier couplet de la première chanson. Trop fort...

Et comme la chance n’est pas avare en bonne surprise, en voici une autre : c’était un super bon concert !!! Jacquot était en forme, à part un nez qui coule qui lui a permis de délirer régulièrement entre les morceaux, martyrisant son roadie, qui ne demandait que ça... Les morceaux étaient bien choisis, bien alternés, permettant à notre papy survolté de reprendre son souffle avec les chansons douces, les musiciens étaient excellents et j’ai passé un super bon moment...

Après l’entrée en matière composée de trois chansons récentes (et dont je pourrais retrouver les titres en fouinant dans ma discothèque, mais comme ça, à froid, je ne les connais pas => "Délire d'Alarme", la première), entrecoupés de délires Higelinesques où, par exemple, il introduit la chanson « La Ballade au Bord de l’eau » par des cris de libellules acharnées (oui, je sais, ne me demandez pas de les reproduire, faut être Hige lui-même pour oser... Si je le trouve sur Youtube en rentrant de vacances, je vous mets l’extrait tout de suite => pas trouvé...), la guitare nous fait l’intro caractéristique de « J’suis qu’un grain de poussière », chouette... Ça donnera le ton de cet excellent concert qui voguera de titres récents en anciennes chansons, un vrai bonheur...
Il a encore pas mal de pêche et une voix qui tient la route, d’autant qu’elle n’a jamais été un instrument très mélodieux, plutôt une source d’énergie flamboyante pour gueuler les mots (et une caresse dans les chansons douces). Il est, en plus, un superbe musicien et il n’a pas son pareil pour changer de ton quand il sent que ça voit ne va pas tenir la note originelle, ce qui change certes la nuance des chansons, mais évite le couac ! La seule chanson qui lui ait fait quelques misères et pour laquelle il a un peu cafouillé dans la recherche de la « bonne note », c’est le Berceau de la Vie. Dommage, je l’adore... mais je ne lui jetterai pas la pierre, au moins il n’est pas aussi gâteux que Peter Gabriel qui était incapable de chanter dans le rythme un tube aussi énorme que Solsbury Hill... Je n’ai pas pris la peine de faire un article pour mon concert de Pete Gabe (c’est un projet « pour demain »), mais en même temps, c’est pas charitable de tirer sur l’ambulance... Il ferait mieux de prendre sa retraite...

Joli et tendre moment, guitare/accordéon pour la « rousse au Chocolat »


Version un peu molle, au début, mais qui monte en puissance de « Paris-New York/New york Paris »... De « Tombé du ciel », il nous évite le titre éponyme, rebattu, pour nous chanter « Chanson » et c’est vraiment très bon et je suis aux anges... « We are the Show Men », d’Illicite, ça s’enchaîne, un titre après l’autre, sans faux-pas, je m’éclate et je prends un plaisir énorme, j’aime bien quand ça me prend comme ça par surprise, un concert...
Quand il entame Champagne en duo piano/percussion avec Mahut, je ne tiens plus, je me lève, en même temps qu’un paquet de fans qui ont des fourmis dans les jambes et on va danser et chanter devant la scène... Il nous joue encore... puis sort de scène.
Il est temps de gueuler jusqu’au rappel, passage obligé des concerts... En même temps, si personne ne disait rien, il ne reviendrait pas non plus, faut pas déconner, alors, puisque c’était bien, je gueule, faut pas me forcer...

Quand il revient, c’est pour chanter « Irradié », oh la la, difficile de ne pas sauter partout, j’espère juste que mon genou ne va pas me jouer des tours... Mais non, le sol est souple, tout va bien... Ca dure, y a la présentation des musiciens incluse dans la chanson, c’est excellent... Quand le concert s’achève, ça fait 2h40 que notre héros national est sur scène et brûle les planches... J’en connais pas mal qui pourrait en prendre de la graine...

Merci, Jacques !!!

mercredi 2 octobre 2013

Un beau moment

Ce week-end, une bonne partie du petit monde de la SF avait rendez-vous à la Médiathèque François Mitterrand de Clamart pour honorer la mémoire de Roland C. Wagner, bêtement disparu il y a un an, nous laissant orphelin de son œuvre à venir et, surtout, de sa présence chaleureuse...

"Chaleureuse", c'est un terme qu'on peut appliquer à cette rencontre, à ces retrouvailles de vieux et moins vieux amis de Roland, de sa famille, la vraie comme la littéraire, toutes les frontières étant floues chez lui, tant il avait sa place partout.

Comme un peu tout le monde, j'ai eu peur que le chagrin pèse au-dessus de cette rencontre, alors qu'elle a été un vrai moment festif (comme l'avait été la Bradocon qu'on lui avait dédiée l'an passé), un moment de souvenir intense, très marqué émotionnellement, mais empreint d'énormément de bonheur et de joie à l'évocation de ces souvenirs parfois partagés, parfois découverts, mais dans lesquels on reconnaissait sans cesse le Roland tel qu'on l'avait connu...

Pour moi, cette nouvelle plongée dans mon passé de fanzineux (pas complètement enfui, ni enfoui, apparemment) a commencé la veille en voiturant CJ jusque chez Oncle Joe, dans son superbe et minuscule appartement parisien, caché au cœur de Paris et qui s'est révélé, on s'en doutait, comme un antre mythique, enseveli sous des tonnes de bouquins. Ça me rappelait mes squats intempestifs chez Fred Blayo (même si son appartement était à l'époque plus grand (et plus irrespirable à cause du chat))... Le simple fait d'être accueilli "à la bonne franquette" chez quelqu'un pour la simple (et bonne !) raison que nous partageons à des degrés divers un amour de la SF me replongeait à 100% dans l'esprit fanique qu'il m'était arrivé de perdre un peu de vue...

Tout le monde ayant envie de voir les montagnes de livre, je vais être contrariant et vous mettre plutôt un cliché de l'étrange paysage urbain contemplé depuis la fenêtre de Joe... C'est extraordinaire et on le regarderait pendant des heures...

On peut même faire des variations assez extraterrestres sur le sujet :


Le samedi 28, retrouvailles dans un restau  snack arménien, qui remplit correctement son rôle : réunir tout le monde et caler les estomacs de façon conviviale. A peine entré, un gars me tombe dans les bras en disant "Philippe, ça fait longtemps", je dois avouer n'avoir hésité qu'une seconde avant de reconnaître Michel Pagel, mention honorable, puisque Michel et Francis Z. se sont croisés le matin-même à l'hôtel sans même se reconnaître... Le Z., puisque j'en parle, en voilà un autre personnage dont j'étais très heureux de croiser de nouveau la route... Heureusement qu'on m'avait prévenu qu'il avait fondu, qu'il s'était rasé et qu'il ressemblait maintenant à un simple monsieur très grand. Bon. Cela ne l'empêche heureusement pas d'être un très grand Monsieur... :P

Attablés, Joe Altairac, Michel Pagel, 
Alvaro Salvat, l'ami d'enfance de Roland
et PJT (=PFH, les initiés comprendront)

 Plaisir de manger entre Cathy (qui n'a pas changé d'un iota, ce qui énerve un peu, mais tant mieux pour elle ; ), Natacha (bon, là, j'admets qu'elle a grandi... Mais peut-être est-ce parce qu'elle avait quatre ou cinq ans ans la dernière fois que je l'avais vue) et mon ami André, rescapé du métro/RER...


Tout le monde est captivé par les souvenirs d'Alvaro

Qui a mis le Z. derrière les barreaux ?

A 13h30, nous nous dirigeons vers la médiathèque où nous sommes accueillis par de superbes et émouvants clichés de Roland, exhibant ses premiers romans et trophées, et d'autres de Roland, enfant, visiblement déjà passionné de SF :

Roland accueille en musique l'ami Jean-Luc Buard,
c'est pas cool, ça ?

A 14h30 précises, le grand ordonnateur et maître de cérémonie, Mister Jean-Luc Rivera ouvre l'événement :

Tout le monde saluera son impressionnante maîtrise de la situation, son respect du timing, son sens inné de l'organisation... Même si, c'est vrai, on terminera une minute en retard...

En premier lieu, Alvaro évoquera l'enfance de Roland, ses souvenirs du collège, il nous indiquera le garage qui se trouve maintenant à l'emplacement du bouquiniste où Roland, suite à un accord avec le commerçant, avait la primeur sur tout Fleuve Noir Anticipation qui entrait dans la boutique.

Puis vient l'évocation de nos premières années de fandom et de nos rencontres avec Roland. Michel Pagel ouvre le feu (et me rappelle pourquoi je n'arrivais plus trop à réunir mes souvenirs de Roland à Quétigny : l'animal n'était pas venu, on avait passé notre temps à l'attendre en vain...), sur l'écran passent quelques photos, dont celle que Marie-Pierre Rivelois, qui illustra quelques fanzines dans ces années-là, avait prise avec mon appareil, ce qui explique que, pour une fois, je partageais l'image avec Roland et Michel, on évoque l'aspect de rockloub de RCW, ses amitiés, son enthousiasme, sa gentillesse...  Je glisse mes anecdotes personnelles, Joëlle Wintrebert raconte ses premières conventions également, Jean-Marc Ligny vient nous rejoindre pour parler de sa rencontre, puis nous lui cédons la place pendant qu'il raconte la naissance de Red Deff...
(photo : Marie M - merci...)

Claude Ecken rejoint Jean-Marc et évoque les aventures de Roland au Fleuve Noir. Je connais pas mal des anecdotes, pour les avoir entendues de Roland lui-même, mais il m'avait échappé que ce Schtroumpf avait sciemment fourgué avec jubilation son dyptique "Le Navire ancré dans le Ciel/La Mort marchait dans la rue" sous le titre "Les derniers jours de Mai", ravi que personne au Fleuve ne réalise qu'après un "dernier jour de mai - 1" vient forcément un "Dernier jour de mai - 2" ! 
A posteriori, je n'ai aucun mal à l'imaginer écroulé de rire, car c'était aussi la position dans laquelle il était le jour où il m'a annoncé que le Fleuve Noir allait publier les Red Deff : "tu te rends compte, Red Deff au Fleuve, ils n'ont rien vu, ah je suis fier..."
 Claude Ecken...
...Et son public amusé, ici Joe Altairac et Laurent Génefort...

... qui seront les suivants, avec Philippe Caza et Jean-Luc Buard à évoquer leurs souvenirs et leurs collaborations avec Roland, entrecoupé d'un petit intermède "Garichankar" que Joe m'a incité à faire, JLB ayant cité les tirages effrayants que Roland imposait pour son fanzine (13 exemplaires pour le n°1, 20 pour le suivant)... Plus de gens réclamaient de Garichankar qu'il n'en existait (c'est bien pourquoi je suis si en rogne d'en avoir égaré deux numéros. Je pensais que Roland m'avait peut-être "oublié", mais en les voyant dans les vitrines de l'exposition de la médiathèque, je me suis bien souvenu : je les avais... Ils sont probablement dans une boite où ils n'ont rien à faire, cependant, je ne m'inquiète pas trop...)
 Joe, Caza, très ému quand il explique que Roland l'a abordé un jour en lui disant "j'aimerais que tu fasses les couvertures de tous mes prochains romans"... Flatté, il a dit oui, puis il a plongé dans le monde de Roland et il en est devenu partie intégrante...
Magnifique histoire (et magnifiques couvertures...)
JLB et Laurent Génefort

Récréation musicale, car qui dit Roland dit forcément Rock, le toujours vibrionnant Pascal J. Thomas prend la scène comme un pro en tombant la chemise, comme une star, même s'il a prétendu que c'était pour faire le super-héros (ok, ce n'est pas moins prétentieux, mais c'est notre PJT, il peut et même il doit le faire...)
Remarquable exposé, avec de beaux extraits de garage bands qui faisaient soupirer tout le monde "ah ça, c'est Roland, c'est tellement lui"... Ligny et PJT ont souligné que Roland avait le don d'attirer l'attention de ses amis sur des disques qu'ils étaient susceptibles d'aimer, alors même que ce n'était pas des disques qui épousaient ses propres goûts... Allez, s'il ne faut qu'un regret, c'est que PJ n'ait pas passé un seul morceau de Brain Damage, ce qui est tout de même étonnant...

Les dinosaures parlent aux dinosaures...

L'heure des éditeurs sonne alors et Francis Z Saint-Martin, André-François Ruaud et Mireille Rivalland (où est son initiale centrale ?) viennent parler de leur expérience de travail avec Roland.
Le Z. ouvre le feu en parlant avec le sérieux indéfectible qui le caractérise du cycle du fandom et des pastiches commis par Roland aux éditions de l'hydre. Il emploie un ton tellement docte que ces trésors faniques en paraissent plus importants que les bô livres dont les autres intervenants parleront ensuite... 


Ça m'a fait beaucoup rire, alors je suppose que ça aurait beaucoup plu à Roland... Même si, évidemment, il avait toutes les raisons d'être très fiers des publications dont Mireille et André se sont faits l'écho. Les magnifiques éditions des Moutons, qui viendront orner nos étagères à côté de Poupée, ne sont que justice pour une oeuvre essentielle de la SF, ce qu'André a rappelé avec beaucoup d'émotion...
 Mireille a évoqué autant l'homme et le copain que l'auteur et c'est exactement ce qu'on avait envie d'entendre, car l'oeuvre était indissociable de la vie de Roland. L'entendre parler du fonctionnement de l'esprit de Roland, de sa construction mentale archi-précise de son oeuvre bien avant qu'elle soit couchée sur papier et de sa mémoire phénoménale a ramené une bonne quantité de souvenirs dans mon esprit... Je revois Roland, dans son appartement de "Bourre-la-Reine", en train de jubiler tout en me racontant par le menu le dernier roman dont il avait conçu l'histoire, avec un luxe de précisions et de détails tous tellement dingues que je me marrais avec lui, tout en doutant que tout cela finisse réellement sur le papier... Je vous laisse imaginer ma jubilation quelques temps plus tard en retrouvant toute l'histoire qu'il m'avait racontée dans le roman qui venait de sortir et qui était... La Balle du Néant...

Notre après-midi souvenir, s'acheva par 20 minutes d'exercice universitaire de la part de Simon Bréant, pas inintéressant...

Pour conclure cette après-midi, un petit mot très ému de Sylvie Denis (désolé de ne pas avoir tellement discuté avec Sylvie, mais elle était forcément très occupée)... Puis l'intervention du Sénateur-Maire Philippe Kaltenbach, sur la corde raide du mundane qui tente de parler d'un auteur qu'il ne connaît pas dans un genre qu'il ne connaît pas plus.... Pas trop mal, malgré un faux-pas qui fit rire tout le monde... Richard Wagner le lui aurait pardonné... D'autant que, malgré sa méconnaissance de l'auteur, il a soutenu et même imposé le projet à ses services, ce qui est tout à son honneur !
Sylvie, émue.
 M. le sénateur-maire et la directrice de la Médiathèque,
en présence de Jean-Luc Rivera, Sylvie Denis,
Natacha Wagner et la maman de Roland,
dont la présence a fait chaud au coeur de tous les participants.

Ensuite quelques libations bienvenues pour que chacun puisse discuter avec chacune et réciproquement.... Je manque de photos sur ce coup-là, car la batterie de rechange que j'avais achetée exprès pour pouvoir être tranquille en cette journée... était restée chez Joseph !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!



 Jean-Jacques Nguyen dans un vibrant hommage au Cycle du Fandom...

Après un moment de discussion sur le pavé de Clamart, pendant lequel nous pûmes faire nos adieux aux personnes occupées qui ne pouvaient partager le restau, nous nous rendîmes au restau Tex-mex, loin d'être extraordinaire, surtout pour le prix (mais les boissons étaient divisées entre tous et les SF-istes boivent comme des trous. Bon, j'ai trouvé la note un peu salée vu que je n'ai bu que de l'eau du robinet, mais c'était ma contribution à la convivialité de l'instant ;) ). Sérieusement, l'important c'était d'être ensemble et c'était bien...
 Zandrine, le Z, l'AFR

 CJ, Jeam Tag

Sylvie (à droite, bien sûr :P) et Jean-Luc Rivera
qu'on ne remerciera jamais assez pour sa superbe organisation
d'une journée qui résonnera dans nos cœurs pendant encore longtemps...



Le dernier épisode de cette journée est un  hommage fanique en soi, le genre de plan que des gens respectables ne font pas... Heureusement que nous ne le sommes pas... J'avais proposé à Zandrine et à Jeam de les ramener à Paris, pour qu'ils puissent prendre plus aisément un métro à cette heure tardive. Christine et Joe étaient déjà de la partie, puisqu'on dormait de nouveau dans l'antre altairacien, quand AFR me demanda si je pouvais le ramener à Paris... Sur le coup, je lui dis qu'il n'y avait plus de place, ce dont j'étais désolé, mais devant son air déconfit, le remords nous taraudant, nous suivîmes la suggestion de Jones : se tasser !
Il est vrai qu'horizontalement, il n'y avait plus de place, mais verticalement, je suis sûr qu'on aurait pu entasser encore deux ou trois fans dans la bagnole...
(merci Jeam de m'avoir prêté son appareil qui, lui, avait de la batterie ;-)  )
(Et félicitez-moi, braves passagers, d'avoir résisté à Claude
qui voulait que j'aille à Paris avec sa Ford Ka !!!)



Pardonnez-moi si j'ai oublié des micro-événements, mais cette journée était à l'image de Roland : passionnée et généreuse et les souvenirs ressurgiront probablement par vagues, au moment où l'on s'y attend le moins... Merci à tous les amis et les inconnus que j'ai croisé ce jour et ont fait de cette commémoration un beau moment...

lundi 2 septembre 2013

A poil en civil - Jerry Stahl



Le premier roman de Jerry Stahl est déjà une espèce d’ovni littéraire, mais pas tant que ça... Dès les premières pages on sait qu’on est dans un roman policier, mais on a l’impression d’être plongé dans un film des frères Cohen. Les personnages sont tarés, les situations glauques et hilarantes, c’est un tour de grand huit macabre, pervers et déjanté... Le wagonnet s’élève en cliquetant pendant deux chapitres et puis, zou, on file le long du bouquin où tout se succède, s’entremêle et s’imbrique pour former un réjouissant manège de branques...
Tous les personnages se croisent et jouent un rôle dans le tableau, même les accessoires cités dans un chapitre réapparaissent une centaine de page plus loin au cours d’une action apparemment sans intérêt, sauf celui de faire rire le lecteur et de montrer que l’auteur/peintre, maîtrise toutes ses touches de pinceau. Ce que je trouve si irritant dans un roman policier « sérieux » (Harlan Coben) à savoir les rapports inévitables entre personnages (familiaux, amoureux, professionnels) qui les fait se croiser et s’entrecroiser de façon affreusement théâtrale, dans le mauvais sens du terme devient ici un ressort puissant de l’ironie et de l’humour du bouquin. c’est énorme et hilarant...
Bon, on espère un peu que les fantasmes sexuels de Stahl lui permette d’avoir une vie plus « normale », parce que c’est un vrai festival de situations délirantes et malsaines dans ce domaine-là aussi, même si c’est légèrement plus « sage » que dans « Perv » !!!

vendredi 23 août 2013

Mes hommages à la donzelle - San-Antonio



En une seule journée et avec la gouaille qui le caractérise, notre beau San-A des familles déjoue un complot international visant à offrir à l’étranger les plans d’une fusée ultra-secrète.
Bien sûr, l’histoire est linéaire et minimale, mais la verve habituelle de San-Antonio prend son ampleur dans ce quatrième volet des aventures du fameux commissaire. On a quitté les temps de guerre, ce qui n’est pas plus mal, même si tous les méchants sont Allemands ou assimilé (hé, c’est un San-Antonio, faut pas s’attendre à de la subtilité).
En fait, pour moi qui ai voulu reprendre la série à ses tout-débuts et qui compte en descendre un de temps en temps, comme on suce un bonbon des Vosges, rapidement et avec plaisir, pour passer le temps, brève récréation dans une journée bien remplie, c’est la première fois où j’ai l’impression de lire un vrai San-Antonio. C’est tout dire...