Le premier roman de Jerry Stahl est déjà une espèce
d’ovni littéraire, mais pas tant que ça... Dès les premières
pages on sait qu’on est dans un roman policier, mais on a
l’impression d’être plongé dans un film des frères Cohen. Les
personnages sont tarés, les situations glauques et hilarantes, c’est
un tour de grand huit macabre, pervers et déjanté... Le wagonnet
s’élève en cliquetant pendant deux chapitres et puis, zou, on
file le long du bouquin où tout se succède, s’entremêle et
s’imbrique pour former un réjouissant manège de branques...
Tous les personnages se croisent et jouent un rôle dans
le tableau, même les accessoires cités dans un chapitre
réapparaissent une centaine de page plus loin au cours d’une
action apparemment sans intérêt, sauf celui de faire rire le
lecteur et de montrer que l’auteur/peintre, maîtrise toutes ses
touches de pinceau. Ce que je trouve si irritant dans un roman
policier « sérieux » (Harlan Coben) à savoir les
rapports inévitables entre personnages (familiaux, amoureux,
professionnels) qui les fait se croiser et s’entrecroiser de façon
affreusement théâtrale, dans le mauvais sens du terme devient ici
un ressort puissant de l’ironie et de l’humour du bouquin. c’est
énorme et hilarant...
Bon, on espère un peu que les fantasmes sexuels de
Stahl lui permette d’avoir une vie plus « normale »,
parce que c’est un vrai festival de situations délirantes et
malsaines dans ce domaine-là aussi, même si c’est légèrement
plus « sage » que dans « Perv » !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire