mardi 12 mars 2013

Chérub 2 : Trafic – Robert Muchamore



Pas de doute, c’est bien écrit. Facile, rapide, efficace. Du bon roman d’espionnage... Mais comme toujours dans les romans d’espionnage, les héros sont des gens peu recommandables, à l’honnêteté et à la vertu limitée. Ils tuent, boivent, se droguent, mentent, trahissent « pour les besoins de la mission » bien sûr, pas les uns envers les autre, là, ils sont réglos. Enfin, normalement...
Le problème dans Chérub, c’est que les héros sont des ados et que le bouquin est sensé être destinés aux ados... Et que là, ça commence à puer...
Parce que des ados, y en a des bien clairs dans la tête, capables de trier le bon du mauvais, mais il y en a beaucoup aussi, c’est le propre de l’adolescence, qui se cherchent, qui s’égarent, qui gobent... Est-ce bien malin de leur fourrer dans les pattes, un truc aussi réjouissant, mais aussi tendancieux ? Avec un personnage principal toujours prêt à faire des conneries ? Qui ne reste dans le « droit chemin » que par chance, par contrainte ou par subversion ?
Je ne vais pas m’ériger en censeur ou en vieux con... Peut-être que je m’inquiète pour rien et que les ados qui lisent des romans font tous, justement, partie de ceux qui vont savoir trier les idées... Après tout, j’ai lu, ado, un sacré paquet d’OSS 117, avec Hubert Bonisseur de la Bath qui baisait tous azimuts et torturait les opposants (j’avais même lu un SAS, mais j’avais quasiment eu la nausée à cause d’une scène de torture horriblement explicite et complaisante : je n’en ai jamais plus ouvert un) et je n’ai jamais torturé personne... J’ai vu des dizaines de films gore et n’ai jamais éventré autre chose qu’un Bounty...
Cela dit, c’était des lectures d’adultes et je ne faisais que profiter du laxisme de mes parents. Je ne suis pas sûr qu’ils aient eu raison de n’exercer aucun contrôle sur mes lectures à l’époque ! Je suis même sûr que je ne laisserais pas mes propres enfants les lire. Pas sans en discuter en tout cas...

Pour la même raison, je ne mettrai pas les Chérub à leur disposition avant un bon moment... Et peut-être pas du tout, s’ils ne me les demandent pas... (Mais moi, je vais encore en lire... Tant que je ne serai pas lassé:-P )

Pour en revenir au bouquin proprement dit, ça défile comme une série américaine, et le fait que les personnages soient des ados permet des dialogues incisifs et des situations très premier degré qui font sourire et relancent l’action. C’est vraiment très « speed » et sympa...
En revanche, au niveau des idées qui puent, si la drogue, c’est sale et vilain, l’alcool, c’est interdit, mais toléré... Les seuls inconvénients en sont, c’est bien connu, uniquement des gueules de bois très comiques le lendemain... Mouais...
Quant à la supériorité de l’éducation des super-espions, c’est uniquement grâce à la sévérité de leurs instructeurs. Les punitions et les humiliations, y a que ça de vrai... On voit que c’est écrit par un anglais, il ne manque que les coups de canne !

Au secours !!! Restons focalisés sur les missions et les rapports entre élèves, ça vaut mieux...

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