mardi 5 mars 2013

Les garennes de Watership Down – Richard Adams



Encore une relecture ? Il est vrai qu’en choisissant de replonger dans un livre dont on garde un bon souvenir, on a moins de risques d’être déçu qu’avec une nouveauté... Cela dit, il ne faut pas en faire une généralité, car, les années aidant, les goûts se sont précisés ou ont changé, les exigences envers un texte également, en général. La déception peut être à la hauteur des attentes que l’on a envers le livre...

Disons-le tout net, ce n’est pas le cas avec Les Garennes de Watership Down. J’avais gardé un bon souvenir du livre, sans pour autant le porter aux nues. Je me souvenais de l’originalité du propos, du moment agréable que j’avais passé en le lisant... En le redécouvrant, mon envie première s’est transformée en pur délice, tant ce livre est une merveille. Non seulement, l’histoire est une passionnante épopée menant de jeunes révoltés depuis leur confortable lieu de naissance, menacé par une catastrophe prédite par l’un d’entre eux, medium, jusqu’à l’endroit inconnu où ils éliront domicile, mais le vocabulaire utilisé par l’auteur est riche et fleuri, faisant de la lecture un double moment de délices... Par ailleurs, le quotidien des héros (qui, si vous ne l’avez pas déduit du titre, sont des lapins, j’ai omis de vous le dire) est rendu à la perfection. Bien entendu, c’est le principe du roman animalier, les animaux sont un peu anthropomorphisés, puisqu’ils parlent et interagissent, mais, et c’est la force d’Adams, il laisse à ses lapins leurs caractéristiques rabiques et bien qu’il détaille par exemple leur très long voyage, il révèle à un détour de paragraphe que celui-ci n’a duré que deux jours... Le temps ne s’écoule pas à la même vitesse chez les hommes et chez les lapinidés à l’espérance de vie de trois ans... De même que leur périple ne s’étend en réalité que sur quelques kilomètres... Par ailleurs, il n’hésite pas à interrompre leurs aventures par des contes de tradition orale racontée par les protagonistes et qui mettent en scène Shraa’ilshâ ; le seigneur des lapins, à qui le traducteur a donné un nom aux consonances indiennes quand l’auteur avait préféré des sonorités arabisantes. (un soin particulier à éviter les anciennes colonies ? Bizarre. Je ne vois pas pourquoi sinon remplacer El-ahrairah par Shraa’ilshâ...)
Périples, aventures, guerre et paix à quatre pattes, comment être davantage dépaysé ? ;-)

Contes comme aventures sont tout simplement savoureux et j’ai adoré chaque minute de voyage avec Noisette, Cinquain et les shrar lapins qui les accompagnent...

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