dimanche 3 mars 2013

Désirs Cruels – Michel Pagel



Michel n’écrivant plus assez de nos jours, snif, il faut bien relire ses œuvres passées. Je gardais un bon souvenir de ce recueil de nouvelles sans en garder aucun des histoires qui s’y trouvaient. C’est malheureusement souvent le cas avec les nouvelles chez moi. Ma mémoire sélective risque de sélectionner de moins en moins d’histoires avec les années et ce blog finira par ressembler aux notes prises par l’amnésique de Clarke dans les Histoires à Lunettes... Tu t’appelles Philippe, tu as 51 ans, tu as lu beaucoup de sf, en voici les résumés... Mais je m’égare...
Comme souvent chez Pagel, le recueil s’ouvre sur une situation très classique, à la limite du cliché : une jeune cambrioleuse s’introduit dans une riche demeure, style Arsène Lupin, mais elle se fait intercepter par le maître des lieux, inquiétant personnage « à la Poe », mais qui en est dépourvu (de peau, je veux dire... Ok, le calembour est lamentable, mais on est dans un Pagel, je suis sûr qu’il a eu envie de le faire celui-là...) Cette première histoire cède la place à la première nouvelle du recueil. Ha oui, je vois, au lieu d’enfiler les nouvelles comme des perles, elles sont dans un écrin : une autre histoire sert de fil rouge et permet de les introduire. Très chouette, très EC comics... Et d’ailleurs le personnage de Marbœuf est très EC comics, lui aussi... Et la première nouvelle du livre, un peu « incertaine », qui hésite entre deux histoires, fait un peu penser à du Stephen King, qui adore les EC comics, voir Creepshow, solides références, tout ça... Deuxième intermède, pas de doute, c’est un pur hommage aux EC, horreur souriante, à prendre ou à laisser.
La deuxième nouvelle, L’Ile des Révélations, un peu onirique est celle qui m’a le moins plu. On y retrouve le côté naïf de l’auteur, qui ne me dérange pas, au service d’une lutte entre bien et mal, avec apparition de quelques clichés un peu machos, bien dans l’esprit de « Nuées ardentes ». La nouvelle est d’ailleurs directement rattachée au cycle des antipodes.
La troisième nouvelle, Les Mains de Farah Yole, je l’avais relue très récemment dans La Vie a ses rêves et je l’ai relue quand même, avec grand plaisir. Elle est simple, redoutablement efficace et bien gore, pas étonnant qu’elle soit dédiée à Clive Barker...
Pour finir, la ballade du Luna Park, dédiée à Roland, fait la part belle à l’horreur viscérale, de nouveau très proche du King, avec de savoureux clins d’oeil à Roland, puisque les personnages secondaires portent tous des pseudos de celui-ci (Paul Geeron, Henriette de la Sarthe, Richard Wolfram...) On imagine les visages hilares de Michel quand il l’écrivait et de Roland quand il l’a vue publiée en FNA...
Au final, notre voleuse conclut le recueil sur une note tout aussi fantastique que le reste du livre et on est heureux d’avoir lu un bon bouquin de fantastique moderne français...

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