Longtemps j'ai ignoré les romans policiers... J'en
lisais bien quelques uns, mais je n'y étais pas accro. C'est Claude
qui en « consommait » plus que moi et je suivais le
mouvement, par curiosité. C'est probablement la redoutable
efficacité des polars de Michael Connelly et l’opiniâtreté de
son Harry Bosch de héros qui ont contribué à me faire rechercher
et lire de plus en plus de policiers.
Petit à petit se dessinent des constantes dans mes
« coups de coeur » et mes rejets... J'aime les enquêtes,
construites, avec recherches, interrogatoires, coups de théâtre
(mais pas trop, je n'aime pas le sensationnel pour le sensationnel).
Je n'aime pas les romans où le héros attend
passivement que l'énigme se résolve seule, se contentant de se
promener au long du roman en posant quelques questions. Pour cette
raison, je n'ai pas aimé le Maigret que j'ai lu pour essayer (exit
Simenon), pas plus que l'aventure du Commissaire Brunetti (exit Donna
Leon) ou celle de Pepe Carvalho (exit Montalban)...
J'aime bien les personnages qui suent et qui souffrent,
qui cherchent, qui se trompent, les intrigues bien construites avec
explications gigognes. Bosch, Wallander, Temple Sacré de l'Aube
Radieuse (héhé) sont de beaux personnages ; E. Georges,
Mankell, Indridason, Läckberg m'ont réservé de bons moments...
Mais je n'en suis qu'à mes premiers pas dans le domaine
et il y a quantité d'auteurs, grands ou petits, que je n'ai jamais
lus... Aussi j'ai abordé ce premier « Matt Scudder » de
Lawrence Block avec le petit pincement qui accompagne les
nouveautés... Allait-il rejoindre rapidement le Club de la page 30
ou me donner quelques frissons ?
Chic, c'est la deuxième solution qu'il faut retenir :
un petit roman vif et sans gras, un héros avec une histoire
classique de roman noir : divorcé, ancien flic et détective
non officiel. Il est engagé sans l'être pour découvrir qui était
une jeune fille qui a trouvé la mort peu de temps auparavant. C'est
sombre, mais pas triste, direct et sobre (peut-être un peu trop
direct, mais bon)... C'est amusant, parce que l'intrigue m'a fait
pensé aux « Mers du Sud » de Montalban. Une enquête sur
une personne décédée. Mais là où Carvalho se promène mollement
entre deux repas et deux parties de jambes en l'air, Scudder enquête,
reconstitue le parcours de la morte et de son assassin présumé avec
simplicité et persévérance. Du roman policier comme je les aime...
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