lundi 11 février 2013

Univers 04



Univers, la revue-anthologie de poche des année 1970 a été le catalyseur de ma sf-o-mania. J’ai découvert la SF à 11/12 ans, quand, jeune 6e n’ayant pas le droit d’accéder à la bibliothèque du collège (ahurissant quand on y pense, mais ce vieux collège merdique « gardé » par son antique « directrice » (on ne disait ni principal, ni proviseur, alors qu’elle devait probablement être l’un ou l’autre, puisque l’établissement abritait en ces murs un collège ET un lycée) avait des règles archaïques et arbitraires) (si vous êtes perdu dans les méandres des parenthèses, ne vous en faites pas, moi aussi. Heureusement, c’est un blog, pas un roman, alors, pouf, pouf, je m’en fous, je triche:)
J’ai découvert la SF à 11/12 ans, par l’intermédiaire d’un copain qui, en 4e, avait le droit d’utiliser la bibliothèque du collège, et empruntait pour moi des livres qu’il me passait. Je ne garantis pas la validité de mon souvenir, mais je crois que le premier livre de SF que j’aie lu, c’est « Dans le Torrent des Siècles » de Clifford D. Simak, qui m’a fichu une grande claque... J’ai ensuite creusé et lu les grands classiques presque tous publiés chez J’ai Lu, éditeur digne de vénération à l’époque... Le monde des Ā et sa suite, Demain, les Chiens, Cristal qui songe et j’en passe. Je les enchainais tous et avais toujours un roman dans la poche de ma blouse (ah, oui, on devait être les seuls collégiens de toute la région à porter encore une blouse comme dans les années 50...)
Or, un beau jour, toujours fauché, je trouvai un J’ai Lu à une étoile, donc à moins de 5 francs, les plus rares, et je me l’achetai. C’était, bien sûr Univers 01 et je le dévorai de bout en bout. Non seulement on y trouvait des nouvelles du genre que j’adorais, mais en plus il y avait un côté « avant-garde » et actuel. Ce n’était pas seulement des textes des années 50/60, comme j’en lisais sans arrêt, mais des textes actuels, avec des auteurs français, avec un édito impertinent et railleur (découverte de Frémion), avec du rédactionnel qui contenait même... un article sur les Artima !!!
Je ne m’en suis jamais vraiment remis et je me suis empressé, chaque fois que je réussissais à réunir 5 francs (sans les dépenser en conneries auparavant) d’acheter les numéros déjà parus (à part le 02, qui était épuisé, et que j’ai mis assez longtemps à dégoter). Ensuite, j’ai guetté à chaque trimestre la parution du nouveau numéro et me suis morfondu quand le 19 a été annoncé comme le dernier.

Par la suite, J’ai Lu utilisa le titre pour fourguer des anthologies annuelles ronronnantes, mais entretemps j’étais « entré en fandom » et ça ne m’a pas intéressé. J’ai acheté les deux premières, n’en ai lu qu’une et j’ai abandonné.

Avec l’avènement de la liseuse et des ebooks, l’envie m’a pris de retourner voir dans la série pour savoir si les textes ont survécu ou si seule la nostalgie les sustentait...

Avec cet Univers 04, qui est loin d’être le meilleur de la série (dans mon souvenir), il me faut bien constater que si l’initiative était vraiment sympathique, si l’esprit contradictoire entre Sadoul et Frémion faisait l’originalité de la revue, les textes, eux, ne sont pas forcément de ceux qui passent les années. Sa colonne vertébrale est une longue nouvelle classique d’Ursula Le Guin qui vaut encore le coup d’œil 30 ans plus tard. Le reste est plus anecdotique : textes « déjantés » de style « jeune fou qui prétend révolutionner la littérature » avec les français Di Manno et Ziegelmeyer, un « classique » un peu rassis (La Gloire de Jean Cox), deux grosses pochades à oublier : le round-robin et un texte d’Avram Davidson et une grosse pochade, plutôt rigolotte de Michael Toman. Ainsi qu’un petit bonheur de texte humoristique de Joanna Russ...
Rien de bien transcendant tout de même. Heureusement que c’est vite lu !

Mention spéciale pour l’article sur les éditions Lug de Jean Bonnefoy, qui fait marcher à plein la nostalgie, de nos jours !

;)

1 commentaire:

  1. Jean-Jacques Nguyen16 février 2013 à 22:22

    Joli billet nostalgique...
    (je viens de vérifier dans ma bibli: j'ai commencé Univers avec l'opus 12 de février 1978...)

    RépondreSupprimer