Univers, la
revue-anthologie de poche des année 1970 a été le catalyseur de ma
sf-o-mania. J’ai découvert la SF à 11/12 ans, quand, jeune 6e
n’ayant pas le droit d’accéder à la bibliothèque du collège
(ahurissant quand on y pense, mais ce vieux collège merdique
« gardé » par son antique « directrice » (on
ne disait ni principal, ni proviseur, alors qu’elle devait
probablement être l’un ou l’autre, puisque l’établissement
abritait en ces murs un collège ET un lycée) avait des règles
archaïques et arbitraires) (si vous êtes perdu dans les méandres
des parenthèses, ne vous en faites pas, moi aussi. Heureusement,
c’est un blog, pas un roman, alors, pouf, pouf, je m’en fous, je
triche:)
J’ai découvert la SF
à 11/12 ans, par l’intermédiaire d’un copain qui, en 4e,
avait le droit d’utiliser la bibliothèque du collège, et
empruntait pour moi des livres qu’il me passait. Je ne garantis pas
la validité de mon souvenir, mais je crois que le premier livre de
SF que j’aie lu, c’est « Dans le Torrent des Siècles »
de Clifford D. Simak, qui m’a fichu une grande claque... J’ai
ensuite creusé et lu les grands classiques presque tous publiés
chez J’ai Lu, éditeur digne de vénération à l’époque... Le
monde des Ā et sa suite, Demain,
les Chiens, Cristal qui songe et j’en passe. Je les enchainais tous
et avais toujours un roman dans la poche de ma blouse (ah, oui, on
devait être les seuls collégiens de toute la région à porter
encore une blouse comme dans les années 50...)
Or,
un beau jour, toujours fauché, je trouvai un J’ai Lu à une
étoile, donc à moins de 5 francs, les plus rares, et je me
l’achetai. C’était, bien sûr Univers 01 et je le dévorai de
bout en bout. Non seulement on y trouvait des nouvelles du genre que
j’adorais, mais en plus il y avait un côté « avant-garde »
et actuel. Ce n’était pas seulement des textes des années 50/60,
comme j’en lisais sans arrêt, mais des textes actuels, avec des
auteurs français, avec un édito impertinent et railleur (découverte
de Frémion), avec du rédactionnel qui contenait même... un article
sur les Artima !!!
Je
ne m’en suis jamais vraiment remis et je me suis empressé, chaque
fois que je réussissais à réunir 5 francs (sans les dépenser en
conneries auparavant) d’acheter les numéros déjà parus (à part
le 02, qui était épuisé, et que j’ai mis assez longtemps à
dégoter). Ensuite, j’ai guetté à chaque trimestre la parution du
nouveau numéro et me suis morfondu quand le 19 a été annoncé
comme le dernier.
Par
la suite, J’ai Lu utilisa le titre pour fourguer des anthologies
annuelles ronronnantes, mais entretemps j’étais « entré en
fandom » et ça ne m’a pas intéressé. J’ai acheté les
deux premières, n’en ai lu qu’une et j’ai abandonné.
Avec
l’avènement de la liseuse et des ebooks, l’envie m’a pris de
retourner voir dans la série pour savoir si les textes ont survécu
ou si seule la nostalgie les sustentait...
Avec
cet Univers 04, qui est loin d’être le meilleur de la série (dans
mon souvenir), il me faut bien constater que si l’initiative était
vraiment sympathique, si l’esprit contradictoire entre Sadoul et
Frémion faisait l’originalité de la revue, les textes, eux, ne
sont pas forcément de ceux qui passent les années. Sa
colonne vertébrale est une longue nouvelle classique d’Ursula Le
Guin qui vaut encore le coup d’œil 30 ans plus tard. Le reste est
plus anecdotique : textes « déjantés » de style
« jeune fou qui prétend révolutionner la littérature »
avec les français Di Manno et Ziegelmeyer, un « classique »
un peu rassis (La Gloire de Jean Cox), deux grosses pochades à
oublier : le round-robin et un texte d’Avram Davidson et une
grosse pochade, plutôt rigolotte de Michael Toman. Ainsi qu’un
petit bonheur de texte humoristique de Joanna Russ...
Rien
de bien transcendant tout de même. Heureusement que c’est vite
lu !
Mention
spéciale pour l’article sur les éditions Lug de Jean Bonnefoy,
qui fait marcher à plein la nostalgie, de nos jours !
;)
Joli billet nostalgique...
RépondreSupprimer(je viens de vérifier dans ma bibli: j'ai commencé Univers avec l'opus 12 de février 1978...)