On a beau savoir que
les FNA de Michel Jeury ne sont pas du niveau de ses chefs d’œuvre
science-fictif, on peine à croire que ce premier volume des « Goer
de la Terre » ait trouvé un éditeur. Ce galimatias
d’aventures ineptes vécues par Serge Goer, sous prétexte de
jugement divin pour obtenir le secret des Boaras, sorte de Dieux
extraterrestres ou je ne sais quoi... Impossible de faire réellement
de résumé, car il n’y a pas vraiment d’histoire. Jeury prend un
personnage qui cherche ses enfants en vadrouille, le fait croiser une
fille douée de capacité précognitives, puis passer entre les mains
des juges divins qui lui offre le choix entre rester sur la Terre où
une guerre nucléaire va éclater dans la journée ou subir le
Jugement divin pour dix ans au bout desquels, s’il survit, il
repassera en jugement, à moins que ce soit le jugement dernier...
Vous n’y comprenez
rien ? Rassurez-vous, moi non plus...
Commence alors pour
Serge Goer une étrange aventure, sur un monde-passage où les gens
tombent pour mourir à la pelle, sauf qu’ils meurent pas vraiment,
ils reviennent et recommencent, si, si, c’est un personnage qui le
dit. Personnage sans intérêt, ni importance, d’ailleurs, ils vont
et viennent autour du « héros », puis disparaissent sans
avoir nourri l’intrigue d’un iota. Et pour cause, d’intrigue,
il n’y en a pas... Il y a le jugement, des races extraterrestres,
un Seigneur qu’il faut rejoindre puis qu’il faut combattre, des
méchantes bêtes tueuses d’hommes, les syges, qu’il faut
combattre, mais en fait, non, et puis il y en a des plus dangereux
que d’autres. Mais le Seigneur fondateur du monde, qui est le fils
du héros, mais qui est mort, était pour les syges...
Bref, ça n’en finit
pas de raconter tout et son contraire, d’ajouter et de soustraire
des personnages, d’annoncer de grandes révélations et des
prophéties, sans jamais les annoncer. C’est du tirage à la ligne,
de l’écriture automatique, du salmigondis. Fallait-il que Jeury
ait besoin d’argent pour pondre un tel délire... Fallait-il qu’il
n’y ait qu’une grosse structure vide pour éditer ça !
Ajoutons à cela toute l’imagerie dégueulasse sur les « jugés »,
traités comme des esclaves, obligés de ramper pour boire et manger
à quatre pattes, fouettés pour un oui, pour un non et mis à mort
pour le plaisir des « Anges-gardiens », les personnages féminins, simple faire-valoirs...
Pour rire, à un moment
le personnage décide de changer de nom, pour d’obscures raisons.
Pendant une dizaine de pages, le héros se fait donc appeler
Serge-Serguéï Gorki (3 mots au lieu d’un, ça compte dans un FNA
calibré à 160 pages...), puis il décide que non, il va laisser
tomber le changement de nom... Mais pas le prénom. Aucun intérêt
pour l’histoire. Juste une idée en passant et un peu de tirage à
la ligne...
La meilleure de tout le
livre, c’est quand même celle où le héros, guetteur dans l’armée
contre les syges, ne réagit pas assez vite pour donner l’alarme.
La victoire des hommes arrive tardivement. Comme dit Jeury « la
section avait perdu dix-sept morts »... (Passons sur les fait
qu’elle avait perdu 17 hommes, les morts, elle les avait plutôt
gagnés, mais apparemment, personne n’a relu le livre, même pas
l’auteur)... Dix lignes plus tard, la conclusion : « s’il
avait lancé sa propre grenade, il aurait sans doute sauvé une
vingtaine de ses compagnons »... C’est sûr qu’avec une
vingtaine de sauvés sur dix-sept, le combat aurait été moins
meurtrier !!!!
Il y a trois autres
tomes à cette série...
question à mille balles: ça veut dire quoi FNA?
RépondreSupprimerSinon, je ne suis pas très roman d'anticipation, mais si j'ai bien compris, si je veux en essayer un bon, autant pas prendre celui là...
FNA = Fleuve Noir Anticipation... Fleuve Noir, c'était l'éditeur... Collections de romans d'anticipation populaire français qui génère un enthousiasme invraisemblable chez ses fans, les collectionneurs...
SupprimerBon, personnellement, je ne suis jamais "rentré dedans", tellement, en général, ce sont des romans médiocres, mal écrits, mal fichus, etc. A part dans les années 80, quand la collection moribonde a essayé de se renouveler en incorporant toute une bande de jeunes écrivains enthousiastes décidés à produire du roman populaire, mais de qualité. Tous n'y ont pas réussi, mais bon...
Ne pas oublier l'inégalable "Compagnie des Glaces" de G.-J. Arnaud !
RépondreSupprimerLes premiers FNA, ça se mérite ! Faut être tombé dedans quand on était petit... selon la formule consacrée !
JackV@TaZ
;-))
Oui, il y a des critiques de la Compagnie des Glaces ici-même... Mais j'ai tout juste entamé la série ;-)
SupprimerMerci d'être passé !!