dimanche 3 février 2013

La Planète du Jugement – Michel Jeury

On a beau savoir que les FNA de Michel Jeury ne sont pas du niveau de ses chefs d’œuvre science-fictif, on peine à croire que ce premier volume des « Goer de la Terre » ait trouvé un éditeur. Ce galimatias d’aventures ineptes vécues par Serge Goer, sous prétexte de jugement divin pour obtenir le secret des Boaras, sorte de Dieux extraterrestres ou je ne sais quoi... Impossible de faire réellement de résumé, car il n’y a pas vraiment d’histoire. Jeury prend un personnage qui cherche ses enfants en vadrouille, le fait croiser une fille douée de capacité précognitives, puis passer entre les mains des juges divins qui lui offre le choix entre rester sur la Terre où une guerre nucléaire va éclater dans la journée ou subir le Jugement divin pour dix ans au bout desquels, s’il survit, il repassera en jugement, à moins que ce soit le jugement dernier...
Vous n’y comprenez rien ? Rassurez-vous, moi non plus...
Commence alors pour Serge Goer une étrange aventure, sur un monde-passage où les gens tombent pour mourir à la pelle, sauf qu’ils meurent pas vraiment, ils reviennent et recommencent, si, si, c’est un personnage qui le dit. Personnage sans intérêt, ni importance, d’ailleurs, ils vont et viennent autour du « héros », puis disparaissent sans avoir nourri l’intrigue d’un iota. Et pour cause, d’intrigue, il n’y en a pas... Il y a le jugement, des races extraterrestres, un Seigneur qu’il faut rejoindre puis qu’il faut combattre, des méchantes bêtes tueuses d’hommes, les syges, qu’il faut combattre, mais en fait, non, et puis il y en a des plus dangereux que d’autres. Mais le Seigneur fondateur du monde, qui est le fils du héros, mais qui est mort, était pour les syges...

Bref, ça n’en finit pas de raconter tout et son contraire, d’ajouter et de soustraire des personnages, d’annoncer de grandes révélations et des prophéties, sans jamais les annoncer. C’est du tirage à la ligne, de l’écriture automatique, du salmigondis. Fallait-il que Jeury ait besoin d’argent pour pondre un tel délire... Fallait-il qu’il n’y ait qu’une grosse structure vide pour éditer ça !

Ajoutons à cela toute l’imagerie dégueulasse sur les « jugés », traités comme des esclaves, obligés de ramper pour boire et manger à quatre pattes, fouettés pour un oui, pour un non et mis à mort pour le plaisir des « Anges-gardiens », les personnages féminins, simple faire-valoirs...

Pour rire, à un moment le personnage décide de changer de nom, pour d’obscures raisons. Pendant une dizaine de pages, le héros se fait donc appeler Serge-Serguéï Gorki (3 mots au lieu d’un, ça compte dans un FNA calibré à 160 pages...), puis il décide que non, il va laisser tomber le changement de nom... Mais pas le prénom. Aucun intérêt pour l’histoire. Juste une idée en passant et un peu de tirage à la ligne...

La meilleure de tout le livre, c’est quand même celle où le héros, guetteur dans l’armée contre les syges, ne réagit pas assez vite pour donner l’alarme. La victoire des hommes arrive tardivement. Comme dit Jeury « la section avait perdu dix-sept morts »... (Passons sur les fait qu’elle avait perdu 17 hommes, les morts, elle les avait plutôt gagnés, mais apparemment, personne n’a relu le livre, même pas l’auteur)... Dix lignes plus tard, la conclusion : « s’il avait lancé sa propre grenade, il aurait sans doute sauvé une vingtaine de ses compagnons »... C’est sûr qu’avec une vingtaine de sauvés sur dix-sept, le combat aurait été moins meurtrier !!!!

Il y a trois autres tomes à cette série...

Il faudrait me payer cher pour que je les lise...

4 commentaires:

  1. question à mille balles: ça veut dire quoi FNA?
    Sinon, je ne suis pas très roman d'anticipation, mais si j'ai bien compris, si je veux en essayer un bon, autant pas prendre celui là...

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    1. FNA = Fleuve Noir Anticipation... Fleuve Noir, c'était l'éditeur... Collections de romans d'anticipation populaire français qui génère un enthousiasme invraisemblable chez ses fans, les collectionneurs...

      Bon, personnellement, je ne suis jamais "rentré dedans", tellement, en général, ce sont des romans médiocres, mal écrits, mal fichus, etc. A part dans les années 80, quand la collection moribonde a essayé de se renouveler en incorporant toute une bande de jeunes écrivains enthousiastes décidés à produire du roman populaire, mais de qualité. Tous n'y ont pas réussi, mais bon...

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  2. Ne pas oublier l'inégalable "Compagnie des Glaces" de G.-J. Arnaud !

    Les premiers FNA, ça se mérite ! Faut être tombé dedans quand on était petit... selon la formule consacrée !

    JackV@TaZ

    ;-))

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    1. Oui, il y a des critiques de la Compagnie des Glaces ici-même... Mais j'ai tout juste entamé la série ;-)

      Merci d'être passé !!

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