jeudi 23 août 2012

Réglez-lui son compte – San-Antonio

Il y a bien longtemps, quand j'avais entre 13 et 15 ans, j'ai lu un maudit paquet de San-Antonio... Entre ceux que j'avais trouvé dans une valise offerte par mon grand-père, tas de vieux polars tout droit sortis de braderies et récupérations diverses, comme il savait si bien en faire, ceux que je récupérais moi-même dans diverses brocantes et ceux que j'avais à prêter, j'étais un grand fana des aventures gouailleuses du commissaire inventé par Frédéric Dard... Un beau jour, cependant, je me suis lassé du filon : les intrigues se réduisant à peau de balle, le style flamboyant se transformant en style paresseux. Dard enfilait les romans comme d'autres les boulons, à la chaîne , et ça se ressentait drôlement. En gros, c'est facile à dater : le jour où l'auteur s'est mis à invectiver ses lecteurs en les tutoyant, j'ai cessé de lire ses délires de bas étage...
J'ai pourtant toujours gardé un bon souvenir de toute la première période et je me disais qu'un jour...



Vive Marcel ! J'ai récupéré tous les premiers romans de San-A et je me suis décidé à plonger dans le tout premier. Bon, c'est, je crois, le tout premier par ordre chronologique, mais il a été publié « en série » bien plus tard. Il ne s'agit pas d'un roman, d'ailleurs, mais de deux nouvelles pas mal tournées, quoiqu'un peu faiblardes côté intrigue. Cependant, ça m'a permis de replonger dans le style « San-A », la verve inimitable, l'argot semi-inventé, le personnage haut en couleurs (mais qui s'en prend plein la tronche, car il n'est apparemment pas si malin qu'il le claironne). C'est un vrai plaisir et ça provoque un irrépressible sourire... Nul doute que je m'offrirai encore de ces petites récréations.

2 commentaires:

  1. Une petite précision; il s'est mis à insulter ses lecteurs et à les tutoyer après qu'on ait kidnappé sa fille de treize ans.
    Moi, j'aimais bien ses envolées vengeresses aux insultes colorées et inventives, et ce d'autant plus qu'il s'adressait aux hommes, et que j'étais une femme (qui avait elle-même pas mal de bonnes raisons de leur en vouloir.)
    Jusqu'au jour où j'ai su ce qui s'était passé, et à quel point ils en avaient été traumatisés. Lui qui avait été si optimiste et indulgent envers les autres, il a perdu toute foi en l'humanité pendant un bon bout de temps. Comme on peut s'en douter, ça a radicalement changé ma façon de voir les choses.

    Ceci dit, même si je suis une inconditionnelle de Béru quelle que soit la période, je n'aime pas trop l'aspect "installé" du beau (?) commissaire dans les derniers romans: il avait déjà une mère pour lui assurer son quotidien, puis il s'est retrouvé avec une fille folle amoureuse qui se garde pour lui, sans préjudice des nombreuses filles-kleenex qu'il se tape.
    La maman, la vierge et la putain: la trilogie machiste est complète.

    À part ça, Frédéric Dard, sa verve, sa vigueur, son inventivité (le faux argot, par exemple) sont un délice sur lequel on aurait tort de tordre le nez. :)

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  2. C'est cool d'avoir une encyclopédie comme lectrice... Je n'ai jamais eu la moindre idée de la bio de Frédéric Dard... Je lisais les bouquins, et quand ça m'a horripilé, j'ai arrêté... Ça ne va pas plus loin :-D

    Mais c'est sympa de découvrir maintenant le revers de la médaille... Enfin, sympa, façon de parler, bien sûr...

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