jeudi 16 août 2012

Oscar et la Dame rose – Eric-Emmanuel Schmidt


Il y a certains actes que l'on accomplit seul, dans son coin. On laisse son esprit vagabonder, on se raconte des histoires, on se tripote rêveusement le sexe et, qu'on soit mâle ou femelle, ça se termine en plaisir et flaque humide... On passe ensuite un petit bout de Sopalin, on se rajuste et on oublie.
Eric-Emmanuel Schmidt (hmm, Eric, c'était trop banal ?) s'est enfermé dans son petit bureau, seul. Il a laissé son son esprit vagabonder, s'est raconté des histoires en se tripotant rêveusement l'engin (ici, un ordinateur) et ça s'est terminé avec un petit texte humide (la preuve, il coule tout seul quand on le lit)... Hélas, au lieu de passer le Sopalin, il a été tout fier de sa production, l'a envoyée à son éditeur qui, ne reculant devant rien (c'est le propre de l'éditeur), l'a reproduite en grosses lettres, pour que ça fasse quand même 96 pages (fallait bien que ça ressemble à un livre pour le vendre) et l'a publiée.
Il faut dire que depuis qu'Howard Buten a fait un carton avec « Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué » (carton mérité, car ça, c'était un bon livre), il est courant de trouver des livres écrits à la première personne comme si c'était un enfant qui parlait...

Dans le cas d'E-E Schmidt, le narrateur est un pauvre petit garçon leucémique vivant ses derniers jours à l'hôpital et nous suivons sa correspondance avec Dieu (yurk). Pathos garanti. Sauf que le langage n'est pas celui d'un enfant de dix ans, c'est celui d'un de ces écrivains qui se regardent écrire avec délectation, à la Djian. C'est facile à lire, certes, mais c'est gonflant, surtout quand ça vient mêler mysticisme à deux balles, personnages hauts en couleurs, situations rocambolesques, sentiments à la noix... Tout ça déjà vu mille fois en plus... Sur le même thème, voir le film Tom et Lola, dix fois plus joli et poétique...

Bilan de la chose : trois quarts d'heure de lecture pénible... Ensuite, il faut faire soi-même ce que l'auteur aurait dû faire de cette œuvre onaniste dans la solitude de son petit bureau : Sopalin et on oublie !

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