dimanche 26 août 2012

L'Adversaire – Emmanuel Carrière



Lorsqu'à la fin de la braderie de Cassel, Christine me donna une pile de livres de poche avec mission de les pochetroquer, je saisis l'occasion, étant toujours prêt à me faire envoyer quelques mangas ou poches gratos... En les rangeant dans l'étagère, je lus la quatrième de couverture de ce roman, ce que je ne fais jamais, mais bon, c'était pas pour le lire, juste pour savoir si c'était un polar ou non, avec un titre pareil...
Et là, je fus interloqué par ce résumé. Comme l'actualité est une chose à laquelle je ne suis perméable que par brèves périodes, j'étais complètement étranger à l'histoire de ce criminel pas comme les autres, dont je n'avais absolument jamais entendu parler... Je ne suis pas non plus attiré par les « histoires vraies », mais le fait que ce type avait vécu pendant des années, marié, père de famille, en prétendant être médecin alors qu'il n'était rien (professionnellement parlant) me paraissait tellement aberrant que de savoir que c'était vrai m'a empli de curiosité...
Quand j'ai constaté qu'en plus Marcel l'avait dans son sac à dos, je m'y suis plongé, la curiosité laissant vite la place à un malaise grandissant. Non seulement c'était possible, mais c'était arrivé et, au lieu d'être incroyable, c'était sordide, petit et ce type, à mon sens mentalement dérangé, existe et est en prison (même pas en HP). Il devrait en sortir en 2015, ce qui fait une belle jambe à sa famille massacrée et aux proches spoliés. Apparemment, il s'achète une conduite à coup de ferveur religieuse et de pardon catholique, ce qui est une raison de plus pour moi d'avoir des hauts le cœur, tant ça prouve que l'étau d'obscurantisme gère encore profondément notre société.
Quant au livre, il hésite entre fascination écœurée et compréhension de la détresse profonde de l'assassin, gommant honteusement l'existence des victimes qui sont presque des accessoires, des éléments qu'on raconte comme des anecdotes dans la trajectoire du Menteur, qui est son sujet premier.
En fin de compte, j'aurais préféré une relation plus objective, journalistique et informative que cette espèce de réhabilitation admirative, même si elle n'est pas exempte de doutes et de réserves, d'un type qui sort peut-être de l'ordinaire par son histoire, mais n'est en fait qu'un malade qu'on n'a pas soigné et qui a terminé sa longue crise existentielle par un sanglant massacre de femme, enfants et parents...

Monsieur l'Auteur, vous n'êtes pas net, je me passerai de vos autres livres...

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