dimanche 24 juin 2012

The Wind Through the Keyhole

Attention ! Je m'en fous : je spoile !

La grande surprise de 2012 (et sa délicieuse attente) aura été l'annonce d'un nouveau tome de la Tour Sombre du seul écrivain dont je peux prétendre posséder l'intégrale (à quelques raretés près, dont je méconnais l'existence)...
Connaissant les sentiments de King envers son cycle, difficile d'être étonné. Et étant donné le bonheur de lecture que m'ont apporté les différents tomes de la saga, (et nonobstant l'incroyable déception/frustration du septième tome, même si je ne vois pas bien comment cela aurait pu finir autrement... Je digèrerai peut-être mieux ce final si je relis un jour toute la série), j'étais ravi de pré-commander le volume chez Amazon (en même temps que "Billy Blockade", que je n'ai pas encore lu...)
Début mai, le bouquin est arrivé magiquement dans ma boite aux lettres, et après avoir laissé monter encore un peu l'envie, je me suis décidé à l'attaquer sans attendre les vacances...
Dès le début, on se sent comme quand on rentre dans une confiserie : l'odeur envahissante et insensée des bonbons vous envahit. Vous avez de nouveau dix ans et 5 sous en poche qui vous transcendent : vous êtes l'homme le plus riche du monde et, en même temps, vous êtes coincé, car vous ne pourrez choisir qu'un seul bonbon dans cette abondance féérique... Là, c'est pareil, en quelques lignes, vous vous trouvez de nouveau le long du Beam (c'est traduit comment ? Le Rayon ?) avec Roland et son ka-tet, le cycle n'est pas fini, vous êtes en plein milieu et vous vous délectez à l'avance de plonger dans le Mid-world à la suite des 5 personnages, enfin, 4 et un Bumbler...

Et puis, King vous joue un de ces tours de cochons dont il a le secret : très vite, les héros sont sur le point de se faire rejoindre par une tempête abominable et ils se mettent à l'abri... Et là, pour tromper l'ennui qui les guette, ils écoutent Roland qui raconte une histoire de sa jeunesse, quand, à peine devenu Gunslinger, il est mandé pour régler les problèmes d'une ville terrorisé par un shift-changer (un matamorphe, en langage correct ;-) )
Zut, nous voilà dans un western un peu fantastique, bien raconté, mais pas du tout original et, surtout, on n'est plus où on voulait aller, et la confiserie était en fait une boucherie, et bon, on aime bien les saucissons, mais on s'apprêtait à déguster des chamallows...
J'avoue que j'ai été un peu refroidi par ce revirement et que j'ai laissé le livre fermé pendant un bon moment, lisant autre chose en attendant...
Et puis j'y suis replongé enfin, et, au cours de l'histoire, Roland jeune met à l'abri du danger un jeune garçon, seul témoin de l'affaire du métamorphe, et, pour calmer ses émois, il se met à lui conter "The Wind through the Keyhole", une histoire que lui racontait sa mère quand il était petit...
Et King, qui est décidément fou et ne recule devant rien du moment que ça lui fait plaisir, raconte cette histoire dans l'histoire dans l'histoire... Il aurait pu la faire publier en tant que novella, comme l'oeil du Dragon, mais non, il l’enchâsse dans deux autres, il la légitime dans l'univers de la Tour Sombre et nous promet même une suite au détour d'une phrase... Il est fou. Mais du coup, j'ai repris ma lecture à un rythme plus soutenu, car j'ai beaucoup aimé ce conte initiatique mettant en scène un enfant rendu malheureux par la mort de son père et ses conséquences sur sa vie familiale (son nouveau beau-père étant un salopard Kinguien en diable (je pose brevet sur l'infâme néologisme "kinguien", pas pire que "kinguesque"). Initiatique et médiéval. Fantasy pour tout dire, puisqu'on y croise un dragon, un tigre et Maerlyn (enchanté)... (Il ne manque que la carte au début...)
Le conte est bouclé avec brio, rejoignant la première trame narratrice par la tempête justifiant le titre (titre américain, bien sûr, les titre français étant d'une stupidité profonde, car parfaitement dépourvu de sens...) Le western se termine ensuite, dans la banalité la plus complète, même si l'épilogue vient enrichir un chouïa le background de Roland et, enfin, on revient à nos personnages pour une conclusion rapide et sans surprise... Dommage, ce n'est pas cette fois-ci qu'on retrouvera le souffle épique de la Tour Sombre...

Au moins, on sait que nous sommes susceptibles d'y retourner n'importe quand et c'est déjà très bien.
 ;-)

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3 commentaires:

  1. Ah, c'est donc pour ça qu'il est resté si longtemps dans ta signature, celui là! :)

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  2. Hum... Je suis une grande fan de la saga de la Tour, mais c'est vrai que sachant qu'il ne s'agit pas des aventures du ka-tet (ni passé ni présent), et bien je me sens moins motivée... Peut-être pendant ces vacances ?!

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  3. Ah mais, ce n'est pas tout à fait vrai ;)
    On passe un bref moment avec le ka-tet de Roland au grand complet, puis un long épisode de la jeunesse de Roland (malheureusement très anecdotique) et une très belle histoire qui appelle à être développée, puisqu'il jette les prémices d'un personnage intéressant, futur Gunslinger non issu de la lignée de Eld... Intriguant....

    C'est un bouquin de King un peu spécial, certes, mais il a fait bien pire.... (Et le pire de King est souvent meilleur que le meilleur de ... (Remplace les pointillés par un auteur que tu détestes ;-)

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