vendredi 9 novembre 2012

Cinquantes nuances de Grey – E.L. James



Il paraît que ce roman défraye la chronique... Voilà ce que c’est de fréquenter les forums de pirates, on est au contact de gens qui s’intéressent à l’actualité littéraire...
Enfin, bref, il ne m’a pas fallu longtemps pour devenir curieux de ce roman « érotique » (ceux qui suivent le blog commenceront peut-être par trouver une certaine constance dans les thèmes des rares romans de ce genre que je lis. Que puis-je dire ? On ne choisit pas ses fantasmes, on les subit, les supporte, les vit ou les sublime suivant les circonstances de la vie... Dans mon cas, ce serait plutôt la quatrième option, sans que ça porte préjudice à ma vie sociale, amoureuse ou familiale. Passons...) Je l’ai donc téléchargé et, assez vite, lu.
C’est mignon...
Déjà, c’est écrit comme un Meg Cabot et on a l’impression d’être devant un roman d’amour pour adolescents moderne (moderne le roman, pas les ados. Quoique...), c’est écrit au présent et à la première personne, la narratrice étant une jeune femme « libérée », moderne et dynamique, mais pas tant que ça, puisque coincée avec les hommes et sans expérience... Son expérience, elle va la connaître dans les bras de Christian Grey, jeune milliardaire, beau et extraordinaire, tout droit sorti d’un de ces feuilletons américains de l’après-midi que nos vieilles mamans ingurgitent. Seulement, celui-ci à un côté sombre, le monstre, il a des tendances sado-masochistes... Mais bon, en tout bien tout honneur, hein ? Il a subi un terrible traumatisme dans l’enfance, donc c’est normal qu’il ne soit pas normal... Pas normal, mais tout de même très respectueux : il fait tout ce qu’il peut pour préserver la pauvre oie blanche, il place des tonnes de garde-fous pour que sa « perversion » soit acceptée, consensuelle et volontaire, et il lui faut bien trois cents pages de circonvolutions et de préparatifs prudents pour donner une petite fessée cul nu à la demoiselle qui apprécie visiblement la chose, mais ne s’en révolte pas moins. Autant dans Histoire d’O, on s’ennuie à cent sous de l’heure et on est au bord de la nausée à voir ce que l’héroïne accepte connement, autant ici, on a envie nous aussi de flanquer quelques claques à la belle pour accélérer les choses...
Dans les dernières pages, une seconde fessée (attention, scène insoutenable) un peu plus appuyée (mais toujours librement consentie) déclenche un climax bouclant ce premier tome : la rupture est inévitable, malgré leur amour évident, et tout le monde est prié d’acheter le tome 2 pour savoir la suite...
Il faut, pour apprécier ce roman, fermer les yeux sur les invraisemblances et le romantisme échevelé, mais, si on y réfléchit bien, c’est ce qu’on fait pour tous les mélos (et j’aime bien regarder des mélos). Ben oui, je suis en train de dire que j’ai bien aimé ce bouquin, malgré les situations ridicules et les leçons de morale implicites qu’on y trouve et je lirai sa suite pour savoir si (non, pour savoir comment) le beau Christian retrouvera la belle Anastasia... Ça fait une parenthèse attachante entre deux romans plus sérieux. (Ok, je ne pouvais pas l’éviter, celle-là...)
En tout cas, au final, j’ai plus l’impression de découvrir enfin ce qu’est un « Harlequin » que de lire un roman érotique... Pas de souci, je suis curieux de tout et c’est certainement pas pire qu’un James Bond ou d’autres navets que je me suis fadés : cf rubrique navet ci-contre !!

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